Présentation de la session Veritatis Splendor, la Splendeur de la Vérité : 9-11 juillet 2011 à Sens

« Veritatis Splendor » (la Splendeur de la Vérité) est le titre de l’importante Encyclique que Jean-Paul II a signée, le 6 août 1993, en la Fête de la Transfiguration de Jésus.

Deux citations de ce Grand Pape devraient vous aider à comprendre l’actualité de cette Encyclique :

« Il nous faut, avant tout, faire apparaître la splendeur fascinante de cette vérité qui est Jésus Christ lui-même. En Lui, qui est la Vérité (cf. Jn 14, 6), l'homme peut comprendre pleinement et vivre parfaitement, par ses actes bons, sa vocation à la liberté dans l'obéissance à la Loi divine, qui se résume dans le commandement de l'amour de Dieu et du prochain. Cela se réalise par le don de l'Esprit Saint, Esprit de vérité, de liberté et d'amour : en Lui, il nous est donné d'intérioriser la Loi, de la percevoir et de la vivre comme le dynamisme de la vraie liberté personnelle : cette Loi est la Loi parfaite de la liberté (Jc 1, 25) » (VS 83).

« L'homme découvre que sa liberté est mystérieusement portée à trahir son ouverture au Vrai et au Bien et que, trop souvent, il préfère, en réalité, choisir des biens finis, limités et éphémères. Plus encore, dans ses erreurs et dans ses choix négatifs, l'homme perçoit l'origine d'une révolte radicale qui le porte à refuser la Vérité et le Bien pour s'ériger en principe absolu de soi : « Vous serez comme Dieu » (Gn 3, 5). La liberté a donc besoin d'être libérée. Le Christ en est le libérateur : il nous a libérés pour que nous restions libres (Ga 5, 1) » (VS 86).

Benoît XVI, le successeur fidèle de Jean-Paul II, a choisi la devise « Coopérateurs de la Vérité ». Il disait en janvier 2006 au Corps diplomatique accrédité :

« Le mensonge se revêt souvent d’une apparente vérité, mais en réalité il est toujours sélectif et tendancieux, orienté de manière égoïste vers une instrumentalisation de l’homme et, en définitive, vers sa soumission. Des systèmes politiques du passé, mais non seulement du passé, en sont une preuve amère. À l’opposé se situent la vérité et la véracité, qui portent à la rencontre d’autrui, à sa reconnaissance et à l’entente : par la splendeur qui lui est propre – la __Splendor Veritatis__ –, la vérité ne peut pas ne pas se répandre; et l’amour du vrai est, par son dynamisme intrinsèque, tout tourné vers une compréhension impartiale et équitable, et vers le partage, en dépit de toutes sortes de difficultés ».

Ces citations de ces deux grands Papes devraient nous convaincre de l’importance du thème de notre Session et de l’urgence de redécouvrir et de faire redécouvrir la nécessité de la morale, fondée sur la Loi naturelle et la Vérité. Jean-Paul II disait, à la fin du XXème siècle, qu’une grande partie de l’humanité avait perdu le sens de Dieu et le sens du péché. La perte du sens de Dieu avait eu cette grave conséquence : le rejet de la morale. Une morale “non-fondée”, en effet, devient un fardeau pour l’homme. Mais, sans morale et sans Dieu, l’homme est aussi sans vérité objective. La vie humaine risque de n’avoir plus de « sens », de « signification ». L’urgence de la mission de l’Eglise est, pour Benoît XVI, le retour de Dieu dans le cœur de l’homme ! Notre Session aura bien comme premier objectif cette urgence de la mission.

« Maître, que dois-je faire de bon… ? » (Mt 19, 16). Jean-Paul II a choisi ce passage évangélique comme titre de la première partie de son Encyclique pour montrer que l’observance des 10 commandements est la condition de la participation à la Vie éternelle. Ainsi, la morale n'est pas quelque chose "en plus", comme une option, mais elle est nécessaire. Le passage évangélique de l’appel du jeune homme riche (Mt 19,16) est explicite. La stricte observance, cependant, ne suffit pas pour Jésus, il faut aller encore au-delà pour Le "suivre" dans l'esprit évangélique, devenir son disciple, rechercher la perfection de la sainteté. L’Encyclique « Veritatis Splendor » veut aussi révéler que la morale n'est pas un "fardeau", mais un don de Dieu et un appel à la sainteté.

Par « Veritatis Splendor », Jean-Paul II a fait comprendre à l'homme de notre temps que sa vie ne se limitait pas aux dimensions de cette terre, mais qu'il était fait pour une vie bien supérieure : la Vie éternelle ! Jésus est venu nous communiquer une autre vie : sa propre Vie divine, la "Vie éternelle". Cette Vie éternelle ne peut pas "cohabiter", cependant, avec le péché grave. Il faut donc mener un combat contre le péché, avec la grâce de Dieu, pour vivre éternellement en Dieu dans la Vérité, l’Amour et le Bonheur. L'enjeu de l'Encyclique est d’une extrême importance pour la vie éternelle des hommes.

Cette Encyclique, enfin, est exigeante pour tous les baptisés, appelés à vivre en cohérence leur foi et à être courageux pour avertir les pécheurs - avec vérité et charité - et ne pas être complices du péché ! Citons la conclusion de cette première partie :"Sur les questions qui font l'objet aujourd'hui du débat moral et autour desquelles se sont développées de nouvelles tendances et de nouvelles théories, le Magistère, dans la fidélité à Jésus-Christ et dans la continuité de la Tradition de l'Eglise, estime qu'il est de son devoir urgent de proposer son discernement et son enseignement, afin d'aider l'homme sur le chemin vers la vérité et vers la liberté"(VS 27). Jean-Paul II n’aurait pas parlé de « devoir urgent », si la morale n'était pas importante en vue de la vie éternelle des hommes. L'Eglise se doit de transmettre fidèlement l’évangile de la vérité, de la vie et de l’amour.

Ne vous modelez pas sur ce monde présent (Rm 12, 2) ! Le titre de la seconde partie révèle l'intention de Jean-Paul II : répondre avec clarté à certaines erreurs du temps en matière de morale. « Ce qui se vit » n’est pas nécessairement la norme du comportement. Saint Jean-Baptiste ne s'est pas modelé sur l'esprit du monde. Il a été ferme avec ses contemporains pour rappeler la morale fondée sur la vérité. Il a dit à Hérode qu'il n'avait pas le droit de prendre la femme de son frère. Cela lui a valu le martyre !

Pour que ne soit pas réduite à néant la Croix du Christ (1 Co 1, 17) ! Le titre de la troisième partie est en vue de la mission confiée par Jésus à l’Eglise. Veritatis Splendor n’est pas l’Encyclique du « Non » de l’Eglise, mais celle du « Oui » de l’Eglise à la Croix du Christ, qui a libéré l’homme de l’esclavage du péché. Saint Paul ne voulait se glorifier que dans la Croix de Jésus. Le langage de la Croix est le langage de l’Amour de Dieu, le langage de la vraie liberté des hommes. Sur la Croix, en effet, le Fils de Dieu incarné a librement accepté d’accomplir toute justice dans l’obéissance à son Père pour que nous participions à sa liberté de Fils unique du Père. En contemplant Jésus crucifié, nous contemplons la Splendeur de la Vérité qui nous rend libres.

Jésus est la Révélation suprême et définitive de Dieu aux hommes, qui porte à leur accomplissement toutes les révélations qui ont eu lieu avant ou après lui. Il ne s’est pas limité à nous révéler qui est Dieu. Il nous a également dit ce que Dieu veut, quelle est sa volonté sur nous. La mission de l’Eglise est de rappeler cela à l’homme d’aujourd’hui tenté par le relativisme éthique. Jean-Paul II l’avait fait avec l’Encyclique « Veritatis Splendor ». Benoît XVI nous appelle à approfondir cette Encyclique et à devenir les témoins de la Vérité par nos paroles mais aussi par notre vie.

La Session, comme les sessions précédentes, comportera des enseignements et des témoignages. Elle sera vécue dans un esprit familial et dans un cadre de prière.

Nous vous remercions de vous unir à nous pour bien confier au Cœur de Jésus et à Notre-Dame des Neiges cette importante Session en vue du rayonnement de la splendeur de la Vérité. Des « maisonnées » seront organisées pour les enfants qui participeront avec vous à cette Session en ce temps de vacances.

En attendant la joie de vous accueillir en notre Foyer de Sens, nous vous assurons de nos prières. Je vous bénis affectueusement.

Père Bernard

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