Et son règne n'aura pas de fin...

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Homélie pour la solennité du Christ Roi de l'Univers

Dimanche 26 novembre 2023

Un remède efficace et une arme spirituelle contre les forces de destruction à l’œuvre dans le monde

Nous pouvons être surpris et étonnés lorsque nous apprenons que cette fête du Christ Roi n’a pas encore un siècle. Ce n’est qu’en 1925, à l’occasion du 16e centenaire du 1er concile œcuménique de Nicée, que le Pape Pie XI institua cette fête, voulant apporter un remède efficace et une arme spirituelle contre les forces de destruction à l’œuvre dans le monde, qu’il identifiait avec la montée de l’athéisme, du sécularisme et du laïcisme qui rejette le Christ et son Église, et organise la société comme si Dieu n'existait pas. Depuis lors, l'évolution du monde, avec le relativisme et le transhumanisme, a confirmé le diagnostic de Pie XI et rendu son remède plus actuel que jamais.

Si donc cette solennité est assez récente dans l’histoire bimillénaire de l’Eglise, l’affirmation de la royauté du Christ n’est ni une nouveauté ni une vérité secondaire de la foi chrétienne. Loin d’être marginale, elle est au cœur de l’enseignement de Jésus, qui ne cesse de proclamer que le Royaume de Dieu est parmi nous. Encore convient-il de comprendre la signification de cette royauté du Christ, de saisir tout la largeur de son étendue, et ce qu’elle implique dans le quotidien de nos vies.

L'idée de royauté suggère celle de puissance, de faste, voire de pouvoir absolu telle celle d’un Louis XIV et des monarques que la France a connu dans son histoire. Mais Jésus exerce une royauté bien différente, décrite et annoncée par le prophète Ezéchiel : « Comme un berger veille sur les brebis de son troupeau, je veillerai sur elles : la brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la panserai. Celle qui est malade, je lui rendrai des forces... voici que je vais juger entre les béliers et les boucs. » Jésus « n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. » Outre la figure du bon pasteur, pour décrire la royauté du Christ, nous pouvons utiliser la distinction des trois pouvoirs de l’autorité politique : les pouvoir législatif, exécutif et judiciaire.

Jésus exerce le pouvoir législatif en nous donnant et la loi nouvelle des Béatitudes et le St Esprit qui nous donne la force de les vivre. En tant que Dieu, il est aussi l’auteur du Décalogue et de toutes les lois de la création (physiques, naturelles, morales) et par delà toutes ces lois de la loi éternelle dont toutes les vraies lois dérivent. Il faut donc que le Christ règne sur nos intelligences : nous devons croire, avec une parfaite soumission, d'une adhésion ferme et constante, les vérités révélées et les enseignements du Christ. Cela implique que nous ayons le « sens de l'Église », avec docilité et humilité intellectuelle. Benoît XVI a souvent mis en garde contre le relativisme : tout se vaut, rien n’est vrai. Or, seule la foi peut purifier, rectifier la raison. Il faut donc que l’homme accepte à nouveau de mettre son intelligence à l'école du Christ et de l’Église qui est son Corps.  

Un roi ou un chef exerce également le pouvoir exécutif tel le capitaine d’un navire chargé de le conduire au port en veillant à ce que tous les marins exécutent correctement les ordres donnés, chacun à sa place. Le Christ Roi, exerce d’abord son pouvoir dans l’ordre surnaturel, par la grâce, les sacrements, les jugements de son Église. Et dans l’ordre temporel, en intervenant dans les événements : c’est ce qu'on appelle la Providence. Il nous faut donc retrouver la vertu de religion et rendre à Dieu le culte qui lui est dû. Que le Christ règne aussi sur nos cœurs : nous devons aimer Dieu par-dessus toutes choses et nous attacher à lui seul. Jésus règne sur notre cœur lorsque nous aimons Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme et de toutes nos forces, et le prochain pour l’amour de lui. Si le Christ veut régner sur nos cœurs, nos volontés et nos intelligences, son règne doit aussi s’étendre sur les sociétés, comme le rappelle le CEC au n° 2105 : « Le devoir de rendre à Dieu un culte authentique concerne l'homme individuellement et socialement. »

Enfin, il y a le pouvoir judicaire. Comme nous le proclamons chaque dimanche dans le Credo, « Jésus reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts, et son règne n’aura pas de fin. » Si Jésus exerce sa royauté en étant le Bon pasteur qui prend soin de ses brebis, il est aussi le juste juge qui rendra à chacun selon ce qu’il aura fait. Ici nous rejoignons l’évangile du Jugement dernier que nous venons d’entendre. Jésus se présente comme le Roi qui siègera sur son trône de gloire. En venant à la fin des temps juger les vivants et les morts, Jésus remettra le pouvoir royal à Dieu le Père, et ainsi, Dieu sera tout en tous. Le Christ glorieux révélera la disposition secrète des cœurs et rendra à chaque homme selon ses œuvres et selon son accueil ou son refus de la grâce. Il séparera alors les hommes les uns des autres, séparant les méchants des bons, et ils s'en iront, ceux-ci à une peine éternelle, et les justes à la vie éternelle.  

Nous vivons des temps difficiles : le monde renie Notre-Seigneur ; il s'oppose à son Règne. Il établit Satan, il mérite le châtiment. Cependant, croyons-le fermement, Jésus régnera malgré Satan et ses suppôts. Comme nous y invitait Benoit XVI, hâtons le triomphe du Cœur immaculé de Marie qui préparera le règne du Cœur de Jésus. Venons donc nous réfugier dans le sûr refuge du Cœur immaculé de Marie et ouvrons nos cœurs, nos vies, nos familles mais aussi nos institutions et nos sociétés pour que Jésus puisse y instaurer son règne : règne sans limite et sans fin, règne de vie et de vérité, règne de grâce et de sainteté, règne de justice, d'amour et de paix.

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