Une logique qui perturbe la nôtre...

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Homélie pour le 25e Dimanche du temps ordinaire

Dimanche 20 septembre 2020

La logique de Dieu...

L’Évangile que nous venons d’entendre nous est bien connu. Et si nous le connaissons si bien, c’est peut être parce qu’il vient perturber notre logique. Au fond de nous-mêmes nous faisons entièrement confiance à la justice et à la miséricorde de Dieu. Nous aimons imager cet enseignement de Jésus par des grands convertis tels Ste Marie-Magdeleine, Saint Augustin et même le bon Larron. Cependant, en entendant la parabole de Jésus telle quelle, nous sommes tout de même quelque peu déroutés : nous admirons la largesse divine en voyant que les derniers reçoivent l’abondance, mais que les premiers ne puissent recevoir davantage, eux qui ont endurés le poids du jour, nous questionne !

La première lecture de ce dimanche est là pour nous permettre de mieux comprendre la réalité, la vérité de notre condition humaine : « Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins, et mes pensées, au-dessus de vos pensées. » Le motif de l’affirmation que nous lisons dans le livre du prophète Isaïe est clair : « Que le méchant abandonne son chemin, et l’homme perfide, ses pensées ! Qu’il revienne vers le Seigneur qui lui montrera sa miséricorde, vers notre Dieu qui est riche en pardon. » Cela nous rappelle la phrase de l’Évangile : « ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ? » Finalement, qui d’entre nous peut se dire juste ? C’est bien pour tous les hommes que Dieu doit faire miséricorde, personne ne peut s’en passer ! Ceci vaut aussi bien pour celui qui est arrivé à la dernière heure que celui qui est embauché dès les premières heures du jour !

Ainsi, Les lectures de ce jour nous aident à ne jamais oublier que nous sommes sauvés par grâce ! Qu’en soit, même celui qui a enduré le poids du jour ne peut revendiquer un salaire ! Ce qui doit nous porter à nous émerveiller au final dans cette parabole, ce n’est pas tant la rétribution du salaire que le fait d’être tout simplement appelés à travailler à la vigne du Seigneur ! N’oublions pas que pour qu’il en soit ainsi, le Père n’a pas craint d’envoyer son Fils dans le monde pour être crucifié et ressusciter le troisième jour.

Le Catéchisme de l’Église Catholique nous l’enseigne précisément : Le Fils de Dieu s’est incarné pour quatre raisons principales : pour nous réconcilier avec Dieu ; pour que nous connaissions l’amour de Dieu ; pour être notre modèle de sainteté ; et pour nous rendre participants de la nature divine. (Cf. CEC n° 457-460) Quelle merveille ! Avons-nous besoin de plus, avons-nous besoin d’un salaire ? N’est-ce pas déjà une réalité imméritée que d’être appelé à travailler à la vigne du Seigneur ! Plutôt que de récriminer contre le maître, les ouvriers doivent plutôt avoir les même sentiments que les serviteurs d’une autre parabole qui s’exclamaient : « Nous ne sommes que des serviteurs inutiles, nous n’avons fait que notre devoir. »

Nous pouvons résumer par cette phrase : la seule chose qui compte c’est l’amour ! Oui, Dieu nous a aimés à la folie, et comme nous le dit Mère Marie Augusta, nous devons rendre à Jésus amour pour amour, folie pour folie. Saint Bernard ne craignait pas de dire à ses moines que la mesure de l’amour était la démesure. Comment refuser notre amour à un Dieu qui nous a aimés jusque là ? Si on aime on ne compte plus, et alors nous nous retrouvons dans le même sentiment que Saint Paul : « pour moi, vivre c’est le Christ ».

Où trouverons-nous la force et la grâce d’aimer Notre Seigneur comme Il le mérite ? En puisant dans le sacrement de son amour, le sacrement de l’Eucharistie. Là, Jésus nous fera la grâce de son amour pour aimer comme lui. Ainsi, que toutes nos messes soient de véritables rencontres d’amour avec notre Dieu, de véritables « action de grâce » pour l’œuvre de notre rédemption. Que nos communions soient des rencontres personnelles, intimes avec notre Dieu, qui est réellement en nous, substantiellement présent. Pendant le confinement, beaucoup de baptisés ont été privés du Sacrement de l’Eucharistie. Que cette souffrance se transforme maintenant en soif ardente du Saint Sacrement, en un nouvel élan d’amour envers Jésus hostie, en un désir plus ardent de l’adorer!

Saint Paul poursuit son épître en écrivant : « et mourir est un avantage. Mais si, en vivant en ce monde, j’arrive à faire un travail utile, je ne sais plus comment choisir. Je me sens pris entre les deux : je désire partir pour être avec le Christ, car c’est bien préférable ; mais, à cause de vous, demeurer en ce monde est encore plus nécessaire. »

Saint Paul nous montre ainsi que notre amour envers Notre Seigneur, nous amène logiquement au témoignage, à l’évangélisation. Les deux sont intimement liés. Comme le dit le Cardinal Sarah dans son dernier livre « le soir approche et déjà le jour baisse » : « La foi est contagieuse. Si elle ne l’est pas c’est qu’elle s’est affadie. La foi est comme le soleil : elle brille, éclaire, rayonne et réchauffe tout ce qui gravite autour d’elle » Ainsi, le témoignage de Saint Paul nous est donné en exemple pour qu’à notre tour nous ayons ce désir de témoigner autour de nous. De témoigner de cet amour, de cette miséricorde divine qui est venu jusqu’à nous par l’incarnation du Verbe, du Fils de Dieu : Jésus. C’est pourquoi, cette force du témoignage, nous la puiserons que dans un attachement à Jésus.

Le bienheureux Vladimir Ghika, prêtre mort dans les camps communiste en Roumanie, prenait l’exemple du réservoir. Il disait : « Dans cette tâche d’union à Dieu et d’apostolat, le souci est d’avant tout d’alimenter le réservoir surnaturel qui permet de l’accomplir. Le souci des canalisations, des terrains et plan d’irrigation ne passe que bien après. On vise d’abord à former des âmes toutes à Dieu, pour être capables d’être ensuite des envoyés de Dieu. » La mission, se sont les plans d’irrigation, si le réservoir est vide, ils ne servent à rien…

La Vierge Marie est celle qui est la plus à même de remplir notre réservoir surnaturelle. Jean Paul II nous disait : « C'est Elle [Marie] le chemin le plus bref pour parvenir au Cœur de Jésus, où nous pouvons puiser les dons extraordinaires de son amour et de sa miséricorde » (Audience générale - 31 mai 2003). Prenons donc avec confiance ce chemin.

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