Vivre sur cette terre en pèlerins vers le Royaume des Cieux !

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Homélie pour le 33e Dimanche du Temps ordinaire

Dimanche 14 novembre 2021

L'Eglise et les fins dernières

L’Eglise en tant que mère vigilante  ne veut pas que ses enfants s’endorment dans une fausse paix. C’est pourquoi au cours de ces deux dernières semaines de l’année liturgique elle nous parle des Fins dernières. Elle rappelle ainsi que la vie de l’homme et la Création ont un but. Elle nous rappelle aussi que ce monde n’est pas éternel et qu’il a un Maître. Celui-ci est grand, tout puissant, plus fort que le mal et la mort. L’Eglise ne parle pas des Fins dernières pour faire peur, mais pour aider les hommes à vivre leur vie sur cette terre en pèlerins vers le Royaume des Cieux, car la plus terrible pauvreté, la plus grande misère, n’est-elle pas l’ignorance de Dieu ? N’est-elle pas une vie sans Dieu ? L’Eglise veut que nous gardions un cœur vigilant non pas en nous lançant dans des spéculations sur l’avenir mais en vivant le présent sous le regard de Dieu  et en agissant comme il convient quand on est sous son regard [Cf. Benoît XVI, Jésus de Nazareth, Opera Ominia, p. 431].

La perspective des Fins dernières implique la notion de jugement. Le fait qu’il y ait un jugement de Dieu, loin de nous effrayer, doit  nous rassurer car justice sera faite. La justice des hommes est imparfaite, elle ne suffit pas, il est rassurant de savoir que  Dieu rendra une justice parfaite. La vision de Daniel nous rappelle que ce sera le moment de la récompense pour le juste. Le prophète Daniel dit en effet : « en ce temps-là viendra le salut pour tous ceux dont le nom se trouvera dans le livre de Dieu », par contre pour ceux qui se sont enferrés dans le mal, il est dit qu’ils  « s’éveilleront pour la honte et la déchéance éternelles » Dn 12, 1.

Aujourd’hui, nous vivons de grands paradoxes. Il ne faut plus parler de Jugement  et des Fins dernières car c’est un langage de peur. Cependant, il est curieux de constater que ceux-là même qui font ce reproche à l’Eglise développent eux-mêmes un langage de peur extrêmement moralisateur prédisant des scénarios des plus apocalyptiques. Ainsi les grands médias ne cessent de mettre en garde : si nous continuons à transgresser les lois de la biosphère, nous allons gravement hypothéquer l’avenir de la planète ! Pourquoi donc ce qui est vrai dans le domaine des lois naturelles de l’écologie, ne se vérifierait-il pas dans le domaine de la loi morale naturelle ? Pourquoi, l’homme doit-il obéir aux lois biologiques et peut-il désobéir aux lois qui régissent sa propre nature ?

Aujourd’hui tout est inversé. Le salut du corps a pris la place du salut de l’âme. N’oublions pas cependant que Jésus a dit : ne craignez pas ceux qui peuvent tuer le corps mais craignez ceux qui peuvent tuer l’âme ! Soyons   vigilant ! Éloignons nous de tout ce qui peut tuer l’âme. Jésus pour sauver notre âme et transformer nos corps mortels s’est offert en sacrifice. Puisons à ce Saint Sacrifice actualisé en chacune de nos messes, il n’y a rien de plus grand et fortifiant car, nous dit l’auteur de l’épitre aux Hébreux, « par son sacrifice unique, il a mené pour toujours à leur perfection ceux qui reçoivent de lui la sainteté ». Nous ne pouvons pas vivre sans la messe, sans l’Eucharistie qui nourrit nos âmes.

Comment interpréter la parole de Jésus : « cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive » alors que la fin des temps n’a pas encore eu lieu ? La description des Fins dernières faites par Jésus s’applique aussi à des évènements qui pourront surgir dans l’histoire et qui seront une préfiguration de la fin des temps. Ainsi Jésus qui venait de parler de destruction du Temple où il ne restera pas pierre sur pierre annonce que sa génération le verra. Ceci s’est réalisé ; le Temple fut détruit en 70, moins de 40 ans après la mort de Jésus !

En un temps où nous pressentons que nous pourrions vivre des évènements qui ressemblent à ceux de la fins des temps que les paroles de Jésus  « le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas », nous permettent de mettre notre confiance non pas en ce qui est périssable mais dans les paroles de Jésus ; elles sont le vrai firmament qui éclaire notre nuit. Le reste fera défaut mais les paroles de Jésus seront notre roc inébranlable qui nous garderont  dans la lumière de l’espérance, de la vérité et de l’amour.

Le prophète Daniel révèle qu’en ces temps de tribulation, saint Michel doit être un grand appui car dit-il : « En ce temps-là, Michel, le grand Prince, s’élèvera, lui le protecteur des enfants d’Israël » (Dan 12, 1). Après avoir rejeté les anges rebelles dans l’abîme, il est chargé de protéger ceux qui aiment Dieu, et de mener la bataille contre Satan. Il tient sa grandeur de son humilité, c’est-à-dire, de sa confiance en Dieu. Aujourd’hui en pleine tempête, il nous appelle à nous réveiller et à nous opposer aux ténèbres qui menacent d’engloutir les hommes. Il nous appelle à la conversion avant le temps de la justice de Dieu. Il sera notre protecteur et défenseur. Avec St Michel et les légions célestes combattons vaillamment sans crainte et gardons la confiance et l’espérance !

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