Toute découverte, même modeste, constitue un pas en avant vers la Vérité absolue

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Lundi 5 décembre : Bienheureux Nicolas Stenon (Fr. Jean-Régis)

Dans l’évangile de ce jour, en ordonnant au paralytique de se lever et de marcher, Jésus signifie clairement que le temps merveilleux, annoncé par le prophète Isaïe dans la première lecture où le boiteux bondit comme un cerf, est advenu avec son Incarnation.

Aujourd’hui, le martyrologe nous donne d’honorer la mémoire du Bx Niels Stensen (ou Nicolas Stenon), un bienheureux hors du commun, une nouvelle étoile dans la constellation des saints. Il naquit à Copenhague au Danemark en 1638, c'est-à-dire un peu plus de quatre-dix ans après la mort de Luther. C’est aussi la même année du martyre des Bx carmes Pierre Berthelot et Thomas Rodrigues da Cunha sur l’île d’Aachen près de Sumatra que nous avons fêtés mardi dernier. On se souvient que c’est durant une mission diplomatique qu’ils ont été trahis par des Hollandais, livrés au Sultan et finalement qu’ils deviendront martyrs de l’Islam. Mais leur martyre ne sera pas vain ! Niels est élevé par des parents luthériens très pieux. Son père est orfèvre et, dans la boutique paternelle, le fils est déjà un observateur attentif des caractéristiques des pierres précieuses. Il suit le cursus des études jusqu’à l’université. Il se met ensuite à voyager comme il le fera toute sa vie. Ce “pèlerin du monde” suit aussi et surtout un cheminement intellectuel et spirituel ; toute sa vie, il sera en quête de la vérité. Après l'université de Copenhague, il étudie dans celles d’Amsterdam et de Leyde en Hollande, puis de Paris et de Florence. Dans cette dernière, il désire ardemment rencontrer des compagnons encore vivants de Galilée. Niels est frappé par la beauté de la création (pour lui, le cerveau est le plus beau chef-d’œuvre de la nature) mais il ne s’arrête pas là, car si « les choses que l’on voit sont belles, (…) beaucoup plus belles encore sont celles que l’on ne peut connaître ». Il cherche donc à remonter à la source. Ainsi décrit-il sa démarche dans l’étude du corps humain : « Le véritable but de l’anatomie est de permettre aux observateurs, à travers le chef-d’œuvre qu’est le corps, d’atteindre à la dignité de l’âme, et grâce à leurs merveilles à tous deux, d’accéder à la connaissance et à l’amour de leur Auteur » (Opera Philosophica, t. II, 254). Niels devient l’un des plus célèbres savants de son temps en sciences naturelles : en plus d’être un célèbre anatomiste, il est surtout le fondateur de la paléontologie, de la géologie et de la cristallographie scientifique.

Cependant, Niels Stensen recherche la vérité avec passion. Il veut des certitudes absolues. C’est pourquoi il s’oriente vers les études théologiques. À Florence, ces questions deviennent brûlantes lorsqu’il est confronté avec le catholicisme romain. Avec une objectivité sereine, il étudie sa propre religion et le catholicisme. Peu à peu des préjugés tombent et il en arrive à la conclusion que l’Église catholique est l’Église authentique. Sa conversion a un grand retentissement, notamment dans son pays d’origine, où d’ailleurs il ne reviendra pas, malgré l’invitation du roi (désireux de faire revenir cette gloire scientifique au pays), car au Danemark, le catholicisme est interdit et tout prêtre qui en franchit les frontières est passible de mort. Dans son zèle pour la vérité, Niels ne se contente pas de se convertir ; profondément attaché à Jésus et voulant se mettre à son service d'une manière décisive et sans peur, il est ordonné prêtre en 1675. Selon une volonté expresse du pape, il est nommé deux ans plus tard “évêque et Vicaire apostolique des Missions du nord”. De nouveau, le pèlerin du monde se met en marche et se dirige vers l’Allemagne pour y exercer son ministère apostolique, consacrant les années qui lui restent à vivre à faire connaître aux hommes ce Dieu qu’il a rencontré à travers la science et dans la foi. Il parcourt ainsi les régions de Hanovre, Munster, Paderborn, Schwerin. Sa mission est délicate dans ces régions en majorité protestantes. En pasteur d’âmes, il réconforte le petit troupeau catholique et, en missionnaire, il s’ouvre à tous les autres, les luthériens, les savants, fussent-ils incroyants comme son ‘ami’ hollandais Spinoza qu’il cherche en vain à convertir. Il a des contacts fructueux avec Leibniz. Passionné du Christ crucifié, il connaît lui-même la souffrance. Son emblème n’est-il pas un cœur surmonté d’une croix ? Il finit par établir sa résidence à Schwerin. C’est là que, après de grandes souffrances, il meurt en 1686.

Dans l’homélie pour sa béatification (le 23 octobre 1988 à Rome), le Pape Jean-Paul II disait que « toute la vie de Niels Stensen fut une recherche passionnée de la vérité, de la vérité scientifique et de la vérité religieuse, convaincu qu’il était que toute découverte, même modeste, constitue un pas en avant vers la vérité absolue, vers ce Dieu dont dépend tout l’univers… Chercheur passionné, scientifique de premier plan, jamais satisfait des pures hypothèses et toujours à la recherche de la pleine certitude, il aspira surtout à la découverte de la raison ultime de toute chose : Dieu... »

Confions à Bx Niels, en cette année Luther où nous commémorons les 500 ans de la révolte de Luther, la cause de l’unité des chrétiens : qu’elle puisse enfin advenir dans la charité et la vérité révélée. Prions pour tous les chercheurs et les scientifiques de notre temps : qu’ils sachent s’émerveiller de la grandeur de la création et de son Créateur et qu’ils puissent être habités par cette même recherche de la vérité qui habitait le cœur de Bx Niels. Qu’ils découvrent, comme lui, que la foi ne s’oppose pas à la raison mais l’amène à sa perfection. Demandons enfin au Bx Niels d’être, comme lui, plein de zèle et d’infatigables apôtres de la Vérité pour faire connaître et aimer Jésus.

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