Contempler la joie pascale à la lumière de la Croix

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Homélie pour le 4ème Dimanche de Carême B

Dimanche 10 mars 2024

C’est à travers le mystère de la Croix du Christ que nous avons accès à la joie du salut

Aujourd’hui, dans la marche de notre carême, en ce quatrième dimanche de carême appelé Dimanche de Laetare, l’Église nous fait contempler le mystère de la joie pascale ; c’est pourquoi l’Église permet que l’on revête des ornements roses. Cependant cette joie, l’Église nous la fait contempler à travers la Croix qui éclaire toute chose.

C’est à travers le mystère de la Croix du Christ que nous avons accès à la joie du salut. Jésus l’enseigne à Nicodème venu le voir secrètement la nuit. Jésus lui dit « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. »  Ici Jésus fait allusion à la plus ancienne figure de la croix que nous ayons dans l’Ancien Testament. Les Hébreux s’étaient révoltés contre Dieu. Il les avait alors punis par la morsure brûlante des serpents, et beaucoup en moururent. Lorsque que le peuple eut reconnu son péché, Dieu fit placer par Moïse un serpent d’airain sur un étendard. Tous ceux qui regardaient vers lui restaient en vie.

Notre Seigneur annonçait qu’Il devait être élevé, comme l’avait été le serpent d’airain. De même que le serpent d’airain ressemblait aux serpents venimeux sans en avoir le venin, de même Jésus, élevé sur le gibet de la Croix, ressemblait à un pécheur ("Il s’est fait péché pour nous" dira saint Paul) tout en restant sans péché. Tous ceux qui regardaient le serpent d’airain étaient guéris de la morsure du serpent, de même tous ceux qui regarderaient le Christ en croix avec foi seraient guéris des morsures des péchés.

Le venin de la haine, de la sensualité et de l’envie qui empoisonne le cœur humain ne peut pas être rendu inoffensif uniquement par de sages conseils. La mort est le salaire du péché, il fallait que le péché fût expié par la mort. Jésus vrai Dieu s’est fait obéissant jusqu’à la mort, il a accepté de se laisser frapper par la mort pour l’emmener au tombeau et la vaincre en ressuscitant.

Curieusement, pour comprendre Jésus, sa mission et le reconnaître vraiment comme notre Dieu, les enseignements de Jésus sont nécessaires mais pas suffisants ; c’est en regardant Jésus sur la croix que nous découvrons qui Il est : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous serez que je suis » (Jn 8, 28).

Nous sommes donc invités à regarder Jésus sur la croix pour trois raisons :

La première raison est que ce regard posé sur Jésus crucifié nous permet de regarder le mal en face et de faire la vérité sur nous-mêmes. Le péché défigure l’homme et le conduit à la mort. Nos temps justifient le péché et le tiennent pour rien. D’une certaine façon, nous en sommes venus à revendiquer la liberté de pécher librement. Lorsque saint Vincent de Paul entendait dire de certains péchés « Il n’y a pas de quoi fouetter un chat », il répondait : « Peut-être, mais il y a tout de même de quoi crucifier un Dieu. » Que ce regard sur la Croix réveille nos consciences.

La seconde raison de regarder la Croix est de comprendre que tout ce que l’histoire du monde compte de péché a été vaincu à la Croix, car sur le bois de la Croix fut cloué « le billet de la dette qui nous accablait » (Col 2, 14). Le Christ a tout porté et tout vaincu.

La troisième raison de regarder la Croix est d’y contempler l’amour infini, l’amour qui se donne jusqu’au bout. « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle » (Jn 3, 17). C’est là que Jésus apparaît dans toute sa grandeur et toute sa gloire. Seul Dieu aime ainsi. A sa suite et en Lui nous pourrons aimer comme il nous aime.

Cependant le regard  posé sur la Croix doit être un regard de foi. Sans la foi, nul ne peut être sauvé. St Paul nous disait dans la deuxième lecture : « C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu » (Eph 2,8). Cette foi vient de Dieu mais elle naît dans un cœur qui veut le bien, la vérité, la pureté. Celui qui agit conformément à la vérité qu’il connaît, vient à la lumière. Par la pratique du bien il obtient la foi. Par contre « celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées » (Jn 3, 20).

Nicodème n’a pas étouffé la foi qui germait en lui. Il est venu de nuit pour interroger Jésus, car il avait peur mais il est tout de même venu. En homme droit, il a manifesté ses doutes et reconnu son ignorance, lui qui était maître en Israël. Jésus a ouvert son cœur par sa parole. Cependant Nicodème comprendra pleinement Jésus lorsqu’il verra Jésus élevé sur la croix. Il le déposera dans un tombeau. La pleine lumière jaillira dans son cœur et après la résurrection il confessera que Jésus Christ est Seigneur.

Oui, en ce dimanche réjouissons-nous car jadis les hébreux furent libérés de la mort pour une vie qui n'avait qu'un temps ; maintenant en tournant notre regard sur la croix, c'est pour obtenir la vie éternelle. Avec l’oraison de ce jour, demandons au Seigneur "d’augmenter notre foi pour recevoir la grâce du salut et nous hâter avec amour au-devant des fêtes pascales qui approchent."

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