In Altum

Notre-Dame des Neiges, formez nos cœurs à votre image

Le cardinal Meisner fut un ami très proche de Joseph Ratzinger (et de Benoît XVI).

Publié le dans la rubrique (In Altum n° HS 2)

Quand le cardinal Meisner mourut en 2017, Benoît XVI rédigea un éloge funèbre où il le définissait ainsi :

« Quand, le dernier matin, le cardinal Meisner n’a pas paru pour la messe, il a été retrouvé mort dans sa chambre. Le bréviaire avait glissé de ses mains. Il est mort en priant, les yeux tournés vers le Seigneur, dans le dialogue avec Lui. La mort qui lui a été accordée, nous montre une fois encore comment il a vécu : en présence du Seigneur et en conversation avec Lui. »

Avant l’élection de Benoît XVI, le cardinal Meisner s’était entretenu avec lui :

« Ce fut une conversation très émouvante... Je lui dis : « À présent, tu vas me prendre pour un fou mais, par responsabilité envers l'Église, il faut que tu deviennes Pape. » Sa réponse fut « Tu as raison, tu es fou ! » et « Ne me fais pas ça ! » Le cardinal de Cologne dit : « À ce point, il y eut un assez long silence, puis je me dirigeai vers la porte, après lui avoir répété : ‘Si tu es élu, tu dois accepter.’ »

Pour les quatre-vingts ans du Pape, le Cardinal témoigne dans une émission radio :

« Je lui ai écrit, dans mes souhaits personnels : ‘Saint-Père, si Jésus-Christ avait vécu jusqu'à quatre-vingts ans, il t'aurait ressemblé, car tu vis depuis quatre-vingts ans en communion intérieure étroite avec le Seigneur’. Une telle communauté d'esprit avec le Seigneur durant des décennies s'imprègne aussi dans les traits du visage... On dit aussi d'un couple uni, qui vit ensemble depuis de longues années et se reste fidèle  : « Ces deux-là se ressemblent comme frère et sœur. »

En 2010, il nous livre ses impressions :

Le pape est un homme comme tout le monde, qui a besoin de manger et de bien dormir. Il trouve son repos en récitant le rosaire dans les jardins du Vatican. Et la théologie est restée pour lui une grande source d’enrichissement. N’oublions pas non plus qu’il est un grand musicien. Lorsque je lui rends visite, je trouve toujours une partition différente sur son piano, qui est en lien avec la saison. Cela prouve qu’il travaille son piano. Et c’est vrai qu’en jouant du piano on peut chasser quelque chagrin ou, au contraire, exprimer certaines joies.

À la question : Pouvez-vous imaginer Benoît XVI comme un réformateur ? Il répond :

Mais bien entendu ! Et tout le monde le saura plus tard lorsqu’il ne sera plus là. Lorsque son héritage commencera à rayonner. On ne peut enfermer la vérité dans une boîte de conserve ! La vérité, c’est comme la lumière. On ne peut pas se protéger contre la lumière. Elle est là, tout simplement. Tous ceux qui considèrent maintenant le pape comme le plus grand obstacle ont raison, car il représente en effet le plus grand obstacle pour les athées modernes. Ils n’arrivent pas contourner la philosophie et la théologie de Joseph Ratzinger !

Le mot de la fin

« Dans mes rencontres avec Benoît XVI, j'ai senti à chaque fois la présence forte d'une personnalité grâce à laquelle on pouvait vraiment entrer en contact avec Dieu et le Christ. Je quitte le Pape en étant à chaque fois un peu meilleur qu'à mon arrivée. »

« Le Pape est le Mozart de la théologie », poursuit Meisner : « Sa théologie n'est pas seulement vraie et bonne, mais aussi belle. Ses mots sonnent aux hommes comme une musique pour leurs oreilles et leur cœur. C'est pour cette raison que le flux des pèlerins à ses audiences s'accroît mois après mois. »

Crédit photo : © Raimond Spekking CC BY-SA 4.0 (via Wikimedia Commons)

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