Cette année : La doctrine sociale de l’Église
Ce mois-ci : Raison d’être et naissance de la doctrine sociale
Notre rubrique de formation doctrinale abordera cette année les principaux thèmes de la doctrine sociale de l’Église. L’Église a-t-elle quelque chose à dire sur la société ? L’annonce de l’Évangile a été confiée par Jésus Lui-même à l’Église. Cet Évangile est une bonne nouvelle pour le monde, parce qu’il est un chemin d’amour, de justice, de paix, de salut : des valeurs que l’homme, par ses propres forces, peine à atteindre. Transformer la réalité sociale par la force de l’Évangile, en aidant chaque homme à orienter sa vie dans une dimension authentique, tel est le défi de l’Église vis-à-vis du monde. Comment est née la doctrine sociale ? Si l’Église ne s’est jamais désintéressée de la question sociale, l’encyclique Rerum novarum de Léon XIII (1892), qui développe la question des travailleurs de l’industrie, alors en pleine expansion, marque le début d’un développement substantiel de son enseignement social. Quelles étapes sont survenues dans le développement de la doctrine sociale ? Dans la foulée de la crise économique de 1929, Pie XI publie Quadragesimo anno. Dans un contexte de montée des groupes financiers et des régimes totalitaires, et de lutte des classes, qui se greffent sur l’industrialisation, le Pape relit les enseignements passés pour en préciser certains points : importance du juste salaire, de la subsidiarité de l’État vis-à-vis des secteurs privés, de la propriété privée… En 1937, le même Pape publie Divini Redemptoris, sur le caractère « intrinsèquement pervers » du communisme athée d’une part, et sur le rempart que constituera un renouveau de vie chrétienne d’autre part. À partir des années soixante, marquées par la reprise économique et par un timide dégel entre les blocs Est et Ouest, différents textes viennent enrichir les thèmes de la doctrine sociale : l’agriculture, la croissance démographique, la précarisation de la paix face à un armement grandissant. Pacem in terris de St Jean XXIII (1963) est emblématique en ce qui concerne ces sujets. La constitution Gaudium et spes du concile Vatican II est quant à elle une réponse significative de l’Église aux attentes du monde concernant le mariage, la famille, la politique, etc. Elle est accompagnée de Dignitatis humanae sur la liberté religieuse. Il y eut encore d’autres textes : Populorum progressio (1967) sur la vie économique, Laborem exercens (1981) sur le travail de l’homme, et Centesimus annus (1982) sur le monde après la chute du communisme, en sont les principaux. St Jean-Paul II, auteur des deux derniers, fait figure de promoteur du renouvellement de la doctrine sociale au XXe siècle. Plus récemment, dans Caritas in veritate (2005), Benoît XVI abordait un vaste panel de thèmes, pour orienter la vie sociale d’aujourd’hui. François y a apporté un complément sur la sauvegarde de l’environnement avec Laudato si (2015). Comment, dans une telle profusion de documents, un chrétien peut-il s’y retrouver? Le Compendium de la doctrine sociale, écrit en 2005, qui se veut une présentation exhaustive des enseignements développés jusqu’alors, est un document de référence.