In Altum

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Bienheureuse Henriette (1829-1894) (2/2)

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 103)

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Le Rien et le Tout (suite)

L’heure était venue désormais pour Catherine de réaliser sa vocation. Don Andréa connaissait une nouvelle communauté religieuse, récemment fondée par la marquise de Barolo à Turin. Avec son mari, celle-ci avait consacré sa fortune à s’occuper des plus pauvres. Cette congrégation religieuse, de Ste Anne et de la Providence, faisait partie de ces œuvres de bienfaisance. À 21 ans, Catherine se rend donc au palais de la marquise (une Vendéenne). L’entretien se déroule très bien et la marquise donne son accord pour accueillir sa future fille. Catherine est heureuse, mais comment mettre au courant sa maman ? Catherine prie beaucoup la Vierge Marie. Maman Anna souffre, elle va se retrouver seule à la maison, mais elle encourage sa fille à suivre la volonté de Dieu.

Dès le postulat, Catherine approfondit la valeur de la Croix. Avec la prise d’habit, elle reçoit un nouveau nom : Henriette, en référence à une Française à la vie édifiante. Sœur Henriette reçut différentes charges, dont celle de maîtresse des novices qu’elle confiait souvent au Sacré-Cœur quand elle passait à la chapelle. Elle montra aussi une très grande générosité lors d’une épidémie de choléra.

En 1861, Sœur Henriette fut élue supérieure de l’Institut ; elle gardera cette charge jusqu’à sa mort. Elle contribua beaucoup à favoriser l’esprit religieux et à en imprégner toutes ses filles, en luttant contre toutes formes de relâchement. Elle insistait sur l’humilité et la charité fraternelle. Elle était très maternelle et savait encourager beaucoup. À l’une de ses filles, elle écrivit un jour : «  Ma chère petite fille, dans les difficultés, pense que Dieu est un bon Père. » La première implantation loin de l’Italie fut en Inde. Lors d’une tournée pour visiter certaines maisons, Mère Henriette prit le bateau. Elle alla sur le pont alors qu’une tempête sévissait. Son imprudence lui valut un mauvais coup qui ne guérit jamais et qui causa sa mort.        

« Le Tout s’abaisse vers le Rien et l’élève à Lui. Alors le Rien dans le Tout peut tout. »                          

En y regardant de près, la vie de la bienheureuse n’a rien d’extraordinaire. Certes, elle a opéré des miracles : la guérison d’une sœur qui perdait la vue, elle rendit peau neuve à une main pleine de verrues et obtint la guérison d’une sœur alitée, dont on avait besoin pour une mission. Mais c’est dans le quotidien que Mère Henriette s’est sanctifiée, en étant fidèle à tout prix à ce qu’exigeait la vie religieuse : « Vouloir ce que Dieu veut, comme Dieu le veut et tant que Dieu le veut. » Son objectif était de « devenir sainte ». Son combat contre l’orgueil lui permit de se considérer comme le Rien ; « …souvent le Tout s’abaisse vers le Rien et l’élève à Lui. Alors le Rien dans le Tout peut tout. » Sa prière était le plus souvent aride, mais grande étaient sa foi et son abandon « dans les bras du Père Bon ».

Arrivèrent les derniers jours de la vie terrestre de Mère Henriette. Sa plaie au côté était gangrénée. Les sœurs se rassemblèrent autour de son lit. Mère Henriette ne pouvait presque plus parler, mais elle fit un effort pour leur laisser son testament spirituel : « Je vous recommande l’humilité »… puis reprit « l’humilité, l’humilité ». Le 21 février 1894, elle rendit son âme au Bon Papa.

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