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Une mine d’or en Méditerranée ?

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 105)

La Posidonie, barrière naturelle contre l’érosion…

Curieusement, bien que vivant sous l’eau, la Posidonie de Méditerranée (Posidonia oceanica) n’est pas une algue, mais une plante à fleurs angiosperme (dont les graines sont enfermées dans un fruit) monocotylédone sous-marine, ne se trouvant qu’en mer Méditerranée.

Elle forme de grandes prairies sous-marines appelées herbiers, véritable « mine d’or » ! En effet, elles sont à la base de la richesse des eaux littorales méditerranéennes au point de constituer l’écosystème majeur de la Méditerranée, c’est-à-dire le plus développé et complexe. Les scientifiques estiment à plusieurs milliers le nombre d’espèces végétales ou animales qui dépendent de la Posidonie ! Or, elle est répartie en mer Méditerranée sur une surface inférieure à 3⁰⁄₀. Cette plante se fixe grâce à des rhizomes, elle fleurit en automne et produit des fruits flottants au printemps. Ses feuilles mortes, emportées par le vent des tempêtes d’automne, s’échouent et s’accumulent sur le rivage, en larges banquettes. Celles-ci amortissent les vagues et protègent ainsi le littoral de l’érosion. C’est pourquoi elles sont soigneusement laissées sur la plage pendant la saison hivernale, période sensible.

La Posidonie est également un rempart vivant sous-marin : ses racines captent les sédiments qui sont ainsi fixés et piégés. D’autre part, ses longues feuilles, pouvant atteindre plus d’un mètre, sont un écran qui freine l’énergie de la houle et des courants. Au fil des temps, l’ensemble : rhizomes, racines et sédiments, constituent un sol compact nommé « matte ». La croissance de celle-ci, très lente, est estimée d’un mètre par siècle seulement, tandis que la croissance verticale des rhizomes est d’environ 7 cm par an.

Saviez-vous que la Posidonie dégage deux fois plus d’oxygène au mètre carré qu’une forêt, soit vingt litres d'oxygène par jour pour chaque mètre carré d'herbier ? Elle est aussi un piège pour le dioxyde de carbone.

Si donc cette plante est détériorée, c’est tout un écosystème et un ensemble de fonctions vitales qui disparaîtront. Or, il s’avère que des espèces végétales se sont infiltrées, telle la Caulerpa taxifolia. En se proliférant, elle entre en compétition avec la Posidonie.

Outre son rôle protecteur, ce végétal est un bio-indicateur, étant donné que, grâce à l’étude des herbiers de Posidonie présents, il est possible d’évaluer l’état d’une région côtière.

Autrefois, ses feuilles étaient utilisées comme isolant pour les toitures, comme litière pour animaux et pour emballer des objets fragiles. En pharmacologie, on se servait des feuilles pour soigner des inflammations et des irritations. Aujourd’hui encore, on la prélève pour en faire un aliment pour animaux.

Actuellement, une étude est réalisée en vue d’une éventuelle production de biogaz grâce à la Posidonie qui, redisons-le, produit une très grande quantité d’oxygène.

« Que Tes œuvres sont grandes, Seigneur ! Tu les as toutes faites avec sagesse. » Psaume 104.

Sources : Boudouresque (1984), Communauté de communes de Saint-Tropez, Service observatoire marin, Parc national de Port-Cros, Wikipédia.

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