In Altum

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L’arbre à pain

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 11)

À la découverte de l’arbre qui recouvre les Cévennes, et vous offre en hiver de bonnes « afatchades »...

Les Cévennes sont une région naturelle très aride où le sol caillouteux et les pentes rendent toute culture très pénible et parfois même impossible. Au Moyen-Âge, cette pauvreté rendait la région peu habitable car il n’y avait aucune ressource alimentaire. Le lieu désertique était propice à la prière et c’est ainsi que des moines bénédictins sont venus s’établir ici où là. Ces moines venant d’Italie ont apporté un plant qui se trouva fort bien sur les sols Cévenols pauvres. Ce plant a poussé et a donné un arbre à l’ombrage agréable et au fruit savoureux : le châtaignier. Très vite, les collines Cévenoles se sont recouvertes de châtaigniers dont le fruit, la châtaigne, récoltée à l’automne, donne une alimentation nourrissante et variée : Badjana (soupe de châtaignes sèches au lait) ; farine qui permet de faire du pain ; gâteaux ou simplement cuites à l’eau ou grillées. L’arbre à pain des Cévenols C’est ainsi que le châtaignier a été surnommé l’arbre à pain des Cévenols car, en temps de restrictions alimentaires, il leur a permis de survivre et de nourrir en plus le bétail. Mais comment faisaient-ils, à l’époque où ils n’avaient pas de congélateurs  pour avoir des châtaignes toute l’année ? En effet, la châtaigne est appréciée des hommes mais aussi des vers qui viennent rapidement attaquer la peau qui recouvre le fruit. Pour les conserver, les Cévenols avaient construit, au milieu de leurs châtaigneraies des « clèdes » (petites maisons de pierres, sans fondation, à deux étages séparés par des claies). Dès le début de la saison, ils allumaient un feu au rez-de-chaussée  puis, au fur et à mesure qu’ils récoltaient les châtaignes, ils les posaient sur les claies. Ils recouvraient leur feu de genêts verts et l’épaisse fumée faisait suer les châtaignes qui se déshydrataient et pouvaient ainsi se conserver toute l’année. C’est aussi suite à cette opération qu’ils pouvaient broyer les châtaignes et obtenir la farine. Les enfants ne partaient jamais à l’école sans leur poignée de châtaignes et petits et grands, autrefois comme aujourd’hui, aimaient se retrouver autour du feu pour une « Afatchade » (= châtaignes grillées). Si vous observez les châtaigniers aujourd’hui, vous remarquerez que beaucoup ont comme une boursouflure sur leur tronc et une partie entière en hauteur qui est morte. Hélas, la maladie est venue affaiblir ces trésors que le Bon Dieu nous a confiés : l’encre et le chancre se sont tant répandus que beaucoup de châtaigniers sont atteints. Cela ne les empêchent pas de donner des fruits.

 Bien des ressources                                                                                                                                

Le châtaignier a d’autres ressources bien utiles pour l’homme : - son tanin permet de confectionner des peaux - son bois, excellent pour avoir une bonne chaleur à la maison - son tronc permet de fabriquer des poutres, charpentes et planchers réputés par les bruits parfois angoissants qu’ils émettent ! - et aussi : fourniture de bois d’œuvre très apprécié en menuiserie et ébénisterie. Béni sois-tu Seigneur pour tous tes dons !

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