Cette année : la doctrine sociale de l’Église. Ce mois-ci : Construire la paix
La paix selon le monde est-elle la vraie paix ?
L’Église, fidèle à Jésus, promeut une paix bien supérieure à la paix selon le monde. Elle enseigne que « la paix n’est pas une pure absence de guerre. Elle ne se borne pas seulement à assurer l’équilibre de forces adverses et elle ne provient pas non plus d’une domination despotique. » (Constitution Gaudium et Spes du concile Vatican II.) Elle n’est pas non plus le fruit d’une simple négociation politique, ni d’une coopération solidaire toujours plus large. En effet, il serait vain d’espérer construire la paix sur des bases purement humaines.
Quelle est la vraie paix ?
Plus profondément, la paix est une valeur et un devoir universels. Elle doit s’appuyer sur la justice, l’amour et le respect des droits de l’homme qui s’imposent à tous. On peut la définir comme l’œuvre de la justice et de la charité. La paix terrestre est image et fruit de la paix du Christ qui, par sa mort, a réconcilié les hommes avec Dieu et rassemblé dans l’unité les enfants de Dieu dispersés. La paix n’est jamais chose acquise une fois pour toutes ; elle est sans cesse à construire et elle n’est possible que si Dieu a la première place dans le cœur des hommes. C’est un grand don à demander à Dieu dans notre prière quotidienne et qui nécessite aussi notre collaboration. Jésus l’a dit dans l’Évangile : « Bienheureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu. » (Mt 5, 9.)
Que dit l’Église du fléau de la guerre ?
Le Magistère a toujours condamné fermement la barbarie de la guerre liée aux injustices, aux inégalités et aux péchés des hommes. Elle rappelle que la course aux armements n’assure pas la paix et qu’au contraire elle augmente les risques de conflits. La doctrine sociale de l’Église souligne que renoncer à l’usage de la violence en recourant à des moyens pacifiques pour défendre ses droits rend témoignage à la charité évangélique.
Quand peut-on moralement consentir à l’usage de la force militaire ?
Une guerre d’agression est toujours intrinsèquement immorale et, dans ce cas, les responsables de l’État injustement agressé ont un droit de légitime défense. Il s’agit à la fois d’un droit mais aussi d’un devoir « pour celui qui est responsable de la vie d’autrui, du bien commun de la famille ou de la cité » (CEC n° 2265). Le recours à la force militaire pour la légitime défense exige la présence simultanée des conditions suivantes :
- un dommage subi grave et durable
- l’inefficacité de toute solution pacifique
- des conditions sérieuses de succès
- qu’il n’entraîne pas de maux plus grands que le mal à éviter (la puissance actuelle des moyens de destruction pèse lourd dans l’appréciation de cette condition)
Conclusion :
Saint Jean XXIII affirmait dans son encyclique Pacem in terris que « la paix ne saurait régner entre les hommes, si elle ne règne d’abord en chacun d’eux, c’est-à-dire si chacun n’observe en lui-même l’ordre voulu par Dieu ». Cette paix est celle que Jésus veut nous donner et elle est un des principaux fruits de l’Esprit-Saint ! Elle permet d’agir en profondeur et de rayonner autour de soi de façon à édifier la civilisation de l’amour.