Cette année : la doctrine sociale de l’Église
Ce mois-ci : L’engagement des chrétiens dans la vie sociale, économique et politique
Pourquoi le chrétien doit-il s’engager dans le domaine social ?
Parce que « Dieu est Amour » (1Jn 4,8) et que « la charité est la voie maîtresse de la doctrine sociale de l’Église ». (Benoît XVI, Caritas in Veritate.) Être chrétien signifie avoir le désir d’aimer toujours plus Jésus et de chercher à L’imiter. Jésus possédait un sens aigu de la justice ; Il était plein d’amour pour les enfants, les pauvres, les malades. À sa suite, le chrétien désire s’engager pour son prochain, spécialement auprès des plus délaissés. Néanmoins, son engagement ne doit jamais se réduire à un simple programme social : il doit être animé par le désir d’annoncer un Dieu qui s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu.
Y a-t-il des métiers ou certains engagements incompatibles avec notre foi ?
Oui, il y a des domaines et des professions qui vont clairement contre la foi. En suivant le Christ, les chrétiens doivent être prêts à refuser certains engagements même si cela les met sous une forte pression économique ou morale. Il est, par exemple, absolument impossible d’être chrétien et de travailler dans un service d’avortement ou d’euthanasie. « Rien ne sert de gagner le monde entier si l’on en vient à perdre son âme. »
Comment œuvrer pour l’édification d’une société bonne ?
« Dans le contexte socio-culturel actuel, où la tendance à relativiser le vrai est courante, vivre la charité dans la vérité conduit à comprendre que l’adhésion aux valeurs du christianisme est un élément non seulement utile, mais indispensable, pour l’édification d’une société bonne et d’un véritable développement humain intégral. Un christianisme de charité sans vérité peut facilement être confondu avec un réservoir de bons sentiments, utiles pour la coexistence sociale, mais n’ayant qu’une incidence marginale. Dans ce cas, Dieu n’aurait plus une place propre et authentique dans le monde. Sans la vérité, la charité est reléguée dans un espace restreint et relationnellement appauvri. » (Benoit XVI, Caritas in veritate.)
Un exemple d’action politique d’un grand chrétien ?
Le roi Baudouin, né en 1930 en Belgique. À l’âge de cinq ans, il perd sa mère dans un tragique accident de voiture. Pendant son enfance et son adolescence, son père veille à le former à sa tâche future. Le 17 juillet 1951, Baudouin devient le cinquième Roi des Belges. Il se montre très soucieux de connaître davantage son peuple, pour en être en vérité la père, il entre en contact avec le plus grand nombre. Au printemps 1990, la Chambre et le Parlement ayant approuvé une proposition de loi légalisant l’avortement, le roi Baudouin, fidèle à sa conscience et éclairé par le Magistère de l’Église, refuse de signer cette loi. Pour ne pas bloquer les institutions, il demande au gouvernement « de trouver une solution juridique qui concilie le droit du Roi de ne pas être forcé d’agir contre sa conscience et la nécessité du bon fonctionnement de la démocratie parlementaire » : pendant trente-six heures, le Roi abdiqua, ce qui lui permit de ne pas signer cette loi. Le lendemain, les deux chambres réunies rétablirent Baudouin dans ses prérogatives royales et constitutionnelles.
Seul son attachement au Christ et à son Église a pu lui donner le courage de poser un acte aussi fort de réprobation, qui fit alors le tour du monde. Quand, le 31 juillet 1993, le Roi Baudouin succomba à un arrêt cardiaque à l’âge de soixante-trois ans, toute la Belgique en fut atterrée.