Communier dans la main, à genoux, debout, sur la langue ?...
Bien que la communion dans la main soit une pratique largement répandue, de plus en plus de jeunes la reçoivent à genoux et sur la langue. Est-ce là une pratique désuète?
L’Eucharistie est le sacrement de la Présence réelle et substantielle du Christ Jésus parmi nous, « source et sommet de toute vie chrétienne » (LG 11). Elle est le trésor le plus précieux de l’Église. Notre manière de communier révèle la profondeur de notre adoration et notre amour envers Jésus-Eucharistie. Il ne s’agit pas d’une simple question secondaire.
Au temps de l’Église primitive, on recevait la communion sur la main. Le fidèle s’inclinait profondément avant de communier directement avec la langue sans toucher le pain consacré avec les doigts. Cette manière de communier était justifiée pour deux raisons : d’une part, pendant les persécutions, il était possible d’emporter l’Eucharistie chez soi, d’autre part, les chrétiens pouvaient ainsi porter l’Eucharistie aux malades. Mais, dès les premiers siècles, il existe des témoignages de communion reçue sur la langue. À la fin de l’âge patristique, le fait de recevoir directement la sainte communion dans la bouche devient une pratique répandue et quasiment universelle. Il est intéressant de constater que cette manière de communier est liée au développement de la doctrine de l’Eucharistie.
Ce n’est qu’au XVIe siècle que la communion dans la main refait son apparition, dans les premières communautés luthériennes. Zwingli et Calvin l’introduisent afin d’éviter de favoriser la croyance en la Présence réelle du Christ dans l’Eucharistie. Malgré la crise protestante, la pratique traditionnelle de réception de la communion perdure dans l’Église catholique jusqu’à l’époque contemporaine. Au milieu du XXe siècle, la communion dans la main commence à se répandre en Europe. Le Saint-Siège, plus ou moins contraint, en concède la permission aux conférences épiscopales en ayant fait la demande. Néanmoins, il précise que cette pratique doit rester une exception, la communion sur la langue restant la manière traditionnelle et principale de recevoir l’Eucharistie. Force est de constater que l’exception est devenue la règle générale et que la règle est devenue une exception plus ou moins tolérée...
Pourtant, recevoir la communion sur la langue et à genoux manifeste bien notre adoration envers Jésus-Eucharistie. Elle protège notre foi en la Présence réelle de tout affadissement. Elle évite également la dispersion de fragments eucharistiques dans la paume des mains et ensuite à même le sol. L’Église a d’ailleurs constaté que la communion dans la main augmentait les risques de profanation. C’est pourquoi, pour ces différentes raisons, Benoît XVI, au long de son pontificat, a voulu donner un signe fort à l’Église en ne distribuant la Sainte Communion que sur la langue et à genoux. À notre tour, n’ayons pas peur de témoigner par notre attitude le plus de respect possible envers Jésus-Eucharistie. Rien n’est trop beau, rien n’est trop grand pour notre Dieu présent dans le Saint-Sacrement.
Pour plus d’informations, cf. La distribution de la communion dans la main, Federico Bortoli