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L'Eglise peut elle se passer de Marie ?

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 117)

Le cardinal Joseph Ratzinger nous enseigne :

« L'Église abandonne quelque chose qui lui était confié lorsqu’elle ne loue pas Marie. »

Conférence du cardinal Ratzinger à Lorette le 7 mars 1988

« Désormais toutes les générations me diront bienheureuse » – cette parole de la Mère de Jésus, que Luc (1, 28) nous a transmise, est à la fois une prophétie et une tâche pour l’Église de tous les temps. Cette proposition du Magnificat, de la prière de louange de Marie remplie par l'Esprit envers le Dieu vivant, est ainsi l’un des fondements essentiels de la vénération chrétienne de Marie. L'Église n’a rien trouvé de neuf de son propre chef, comme si c’était elle qui avait commencé de glorifier Marie : elle ne s’est pas abaissée depuis la hauteur de l’invocation du Dieu unique jusqu’à la louange de l’homme. Elle a fait ce qu’elle devait faire et ce qui était exigé d’elle depuis le commencement. Lorsque Luc a couché ce texte par écrit, on se trouvait déjà dans la seconde génération chrétienne, et la « nation » des païens s’était rapprochée de celle des Juifs, pour devenir l’Église de Jésus-Christ. Les paroles « toutes les générations, toutes les nations » commençaient à se remplir de réalité historique. L’évangéliste n’aurait certainement pas transmis la prophétie de Marie, si elle lui avait paru indifférente ou dépassée. Il voulait établir « avec soin » dans son évangile ce qu’avaient transmis les « témoins oculaires et les serviteurs de la Parole depuis le commencement » (1, 2-3) et indiquer ainsi au croyant avec sûreté le chemin du christianisme qui faisait alors irruption dans l’histoire du monde.

La prophétie de Marie appartenait à ces éléments qu’il avait transmis « avec soin » et qu’il tenait pour assez importants pour leur consacrer une partie de l'évangile. Cela suppose que cette parole n’était en fait pas restée à nu : les deux premiers chapitres de l’évangile selon saint Luc laissent apparaître un espace de tradition où la pensée de Marie est habituelle, et dans lequel la Mère du Seigneur est aimée et louée. Cela suppose que le cri encore un peu naïf de la femme inconnue, « Heureux le ventre qui t’a porté ! » (Luc 11, 27), ne s’était pas tu, mais avait au contraire trouvé, dans la compréhension plus profonde de Jésus, une figure plus pure, plus légitimée. Cela suppose que la salutation d’Élisabeth : « Tu es bénie entre toutes les femmes ! » (1, 42), caractérisée par Luc comme une parole prononcée dans l’Esprit-Saint (1, 41), n’était pas restée un épisode unique. La louange permanente de Marie, du moins dans une certaine lignée de la tradition paléochrétienne, est le fondement de l’Évangile de l’enfance selon Luc. L'enregistrement de la parole dans l'Évangile élève cette vénération de Marie d’un état de fait à une tâche pour l’Église de tous les lieux et de tous les temps.

L'Église abandonne quelque chose qui lui était confié lorsqu’elle ne loue pas Marie. Elle s’éloigne de la parole biblique, si la vénération de Marie se tait en elle. Car alors elle ne magnifie pas non plus Dieu de manière suffisante.

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