In Altum

Notre-Dame des Neiges, formez nos cœurs à votre image

Ce que j'ai, je te le donne ; JESUS

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 119)

Extrait d'une homélie de Joseph Ratzinger datant de 1981

Un infirme est assis à la porte du Temple, qu'on appelle la «Belle-Porte», et il demande l'aumône. Il demande de l'argent pour pouvoir subvenir aux besoins de sa vie, qu'il n'est pas en mesure d'édifier tout seul. Il demande de l'argent comme succédané de la liberté qu'il n'a pas, comme substitut de sa propre vie qui lui est comme refusée. Et voilà qu'arrivent Jean et Pierre. Ils sont bien pauvres en regard de ce qu'il leur demande! « De l'argent et de l'or, je n'en ai pas. » Mais combien ils sont riches en regard de ce à quoi il ne pense pas et qu'il n'ose demander, et qui pourtant est la chose essentielle !

« Ce que j'ai je te le donne : au nom de Jésus-Christ le Nazaréen, lève-toi et marche ! » (Ac, 3,6). À la place du succédané, on lui donne ce qu'il n'avait pas demandé, ce qu'il n'attendait pas, qu'il n'avait pas revendiqué. On lui donne la chose essentielle : sa propre vie. C'est lui-même qu'il reçoit en don. À partir de cet instant il pourra se tenir droit sur ses pieds, il pourra parcourir son propre chemin, il pourra bondir — comme le dit la lecture —, ce qui est un signe de liberté ; il pourra entrer dans le Temple, ce qui signifie dire « oui » au Dieu Créateur, s'unir au « oui » du créé, devenir un « oui » à soi-même et à son Créateur.

« De l'argent et de l'or, je n'en ai pas mais ce que j'ai, je te le donne : au nom de Jésus-Christ le Nazaréen. » Voilà ce qui décrit exactement et pour toujours le contenu du ministère sacerdotal. « De l'argent et de l'or, je n'en ai pas ». La transformation matérielle du monde n'est pas de notre ressort. […]

Peu à peu, pourtant, nous nous rendons compte aussi que l'homme n'a pas seulement besoin de pain et d'argent, mais que de fait il a faim de parole, de cette parole par laquelle nous donnons un peu de nous-mêmes, par laquelle nous donnons de l'amour : le véritable don qui fait vivre l'homme. […]

Nous avons à donner ce que l'homme ne demande pas et ne connaît même pas bien souvent et qui, toutefois, constitue son véritable besoin. C'est bien pour cela qu'il ne nous est pas permis d'orienter notre offrande en fonction de la demande, car sinon nous diminuons l'homme, nous cherchons à le calmer avec un succédané et nous le tenons éloigné de l'essentiel, qui pourrait le restituer à lui-même. Nous avons à offrir le nom de Jésus-Christ. C'est de ce nom de Jésus-Christ que les hommes ont faim, de Lui dont ils ont besoin, même s'ils ne le savent pas et qu'ils protestent avec véhémence contre les insuffisances de ce monde. C'est le don qui peut donner à l'homme sa liberté : lui permettre de se tenir droit sur ses pieds, de marcher, de bondir, d'entrer dans le Temple du Seigneur et de devenir un hymne de louange, de dire « oui » au Créateur, qui au milieu de toute l'angoisse de ce monde est notre Rédempteur et veut nous entraîner dans son « oui ».

 

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