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Publié le dans la rubrique (In Altum n° 123)

Big Brother se passera de votre permission!

Eh, là ! Attention à ma toile ! Encore un qui vient de se la prendre en pleine face et qui rouspète par-dessus le marché ! Attention, ouvrez l’œil ! M’enfin, je reconnais que ce n’est jamais très agréable... Et dire que ce genre d’expérience est en train de se multiplier virtuellement. Je veux parler de Big Brother*, à qui les progrès de l’Intelligence Artificielle permettent aujourd’hui de dresser un portrait biométrique à partir d’une simple séquence de vidéosurveillance.

 Depuis son invention dans les années 1970, la reconnaissance faciale a progressé à pas de géant. Elle s'impose aujourd'hui comme la plus naturelle des mesures biométriques, à côté des empreintes digitales, de l'iris de l’œil, de la voix... Et pour cause : n’est-ce pas en regardant leur visage que nous reconnaissons les personnes ?

 Et oui, il n’y a pas qu’en Chine que des caméras vous tirent le portrait à votre insu. Saviez-vous qu’à Marseille, un lycée envisage de surveiller les élèves par ce moyen révolutionnaire ? Bien sûr, le passeport biométrique fait gagner un temps fou à l’aéroport : une simple caméra vérifie mon identité et le tour est joué. Mais que dire d’une telle installation dans votre école pour surveiller que vous suivez bien en cours ?

 Comme le rappelait Carlo Acutis, nous naissons tous comme des originaux. La distance entre nos yeux, la longueur de notre nez, la forme de nos joues, la profondeur de nos orbites ou encore la largeur de notre mâchoire sont autant de données qui, combinées, permettent de nous identifier… Notre cerveau a appris à le faire. L’Intelligence Artificielle a entrepris de l’imiter, nouvelle illustration du bio-mimétisme (cf. IA n° 51, mai 2014). Pour reconnaître un visage, mon cerveau analyse l’image transmise par mon œil et la compare à tous les visages stockés dans ma mémoire. L’identification est souvent immédiate, sauf quand on porte un masque. Ainsi, les algorithmes de reconnaissance faciale sont construits sur des réseaux de neurones, une architecture informatique qui leur permet de s'auto-améliorer en permanence.

 Les applications sont multiples. Tant qu’on l’utilise pour l’authentification, par exemple pour sécuriser les paiements ou débloquer son smartphone, aucun problème. Mais la tentation est forte de l’utiliser pour l’identification : comparer un visage avec ceux d’une base de données. Et là, ma liberté en prend un coup. Pour faire passer la pilule, on nous parle de sécurité, de santé, de confort. De fait, il serait bon de jeter un œil à la facture avant de signer un chèque en blanc : et si c’était au prix de notre liberté ?

 *Big Brother (« grand frère » en anglais) est un personnage du roman de science-fiction 1984 de Georges Orwell, publié en 1949. Dans ce livre, Big Brother observe la vie privée des gens grâce à un système sophistiqué de vidéosurveillance, afin que tout le monde respecte les règles très strictes qu’il impose. L’expression désigne donc aujourd’hui toute institution ou pratique qui nuit aux libertés et s’immisce dans la vie privée des citoyens.

 

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