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Rendez à César ce qui est à César

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 124)

de César à Astérix : comment les monnaies ont évoluées..

« De qui est l'effigie que voici ? Et l'inscription ? » Ils disent : « De César. » Alors il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »  (Mt 22)

 Les monnaies émises par les États font correspondre leur iconographie, c'est-à-dire l’image de l’avers et du revers, à leur culture, à leur histoire, ou bien encore à leur politique. Ainsi, pendant la vie publique de Notre-Seigneur, l’avers, ou la face si vous préférez, des pièces de monnaies romaines, représentait le buste de l’empereur Tibère et le revers, ou pile, la mère de l’Empereur, Livia, siégeant avec les attributs de déesse de la paix (le sceptre et le rameau d’olivier). Cette monnaie fut frappée afin de percevoir l’impôt.

 Il faut attendre le IVe siècle et la conversion de l’Empire romain pour que cette tradition change petit à petit. C’est Constantin Ier qui initie le mouvement : sur la face est toujours visible le buste de son auguste personne ; sur le revers cependant, les scènes païennes sont remplacées par des symboles chrétiens (ci-dessus, il tient un chrisme). C’est ainsi qu’apparaissent la Croix, la Victoire personnifiée ou un ange. Mais cela est encore bien timide. Justinien II, empereur byzantin du début du VIIIe siècle, franchit une étape : l’avers représente un buste du Christ qui est le véritable Roi de l’univers, et le revers, le portrait de l’Empereur, entouré malgré tout du mot « PAX ». Pour la petite histoire, Justinien II finira assassiné.

 Cette façon de procéder va perdurer pour plusieurs siècles. Sous les Carolingiens, Charlemagne se fera représenter sur ses monnaies à la manière des antiques empereurs romains. Son petit-fils, Charles le Chauve, reforme la frappe des monnaies. L’avers représente le monogramme carolin et le revers une croix pattée, c'est-à-dire dont les extrémités sont plus larges que le centre. Ce type de revers devient rapidement la norme, même pour des émissions de monnaie ne venant pas du pouvoir royal. Sur la face, on pouvait admirer le Franc à cheval ou debout, et ce jusqu’à la Révolution française. On voit alors apparaître, sur les pièces de cinq Francs, Hercule unissant les figures allégoriques de la liberté et de l’égalité, nouvelles références de la nouvelle république.

   Aujourd’hui, pour ne parler que de l’euro, les références chrétiennes sont plutôt rares. La croix est visible sur quelques pièces, telles celles de la Slovaquie, du Portugal ou de Malte. Des églises ou cathédrales pour l’Allemagne, l’Espagne ou l’Autriche. Pour ces pays, c’est une sorte de vitrine, une manière de faire découvrir leurs richesses culturelles. L’Italie, par exemple, fait découvrir son glorieux passé antique : l’empereur Marc-Aurèle est sur la pièce de cinquante centimes et la naissance de Vénus de Botticelli sur celle de vingt. La France, quant à elle, a choisi, notamment sur les pièces de un et deux euros, d’apposer un arbre, signe de la prospérité, dans un hexagone. Ou encore, le portrait d’Astérix, oui Astérix, ce n’est pas une erreur, sur un tirage limité des pièces de deux euros en 2019.

 Aaron dit au peuple d’Israël « Voici tes dieux. » (Ex 32,4).  

 

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