Cycle "sotériologie": Jésus médiateur de notre salut
Des apôtres à aujourd'hui
Cette année, nous approfondirons la doctrine de l’Église sur le salut
(la « sotériologie »), c'est-à-dire sur notre libération du péché et du mal par Jésus.
Ce mois-ci, voyons comment, des Apôtres jusqu’à aujourd’hui, fut compris ce Salut.
Comment les écrits apostoliques nous présentent-ils le Salut en Jésus ?
Nous trouvons dans le Nouveau Testament un certain nombre d’éléments très instructifs sur notre Salut en Jésus. Saint Paul, dans sa lettre aux Colossiens, présente Jésus comme le Médiateur cosmique, c'est-à-dire comme l’intermédiaire entre Dieu et le monde, dont Il est le centre de cohésion et d’unité. Il est aussi le Médiateur « historico-salvifique », c'est-à-dire celui qui fait entrer dans l’histoire du monde le Salut offert par Dieu.
Saint Jean et Saint Paul nous présentent Jésus comme le Médiateur de la Création, tout a été créé par Lui et subsiste en Lui ; Il est le Verbe venu parmi les siens, qu’Il a créés. Ils nous le montrent aussi comme l’Unique qui a apporté le salut aux hommes.
Quelle est, selon saint Irénée, la place des choses créées avant et après la venue de Jésus ?
Saint Irénée réagit contre la gnose qui voit le monde comme une prison dont il faut se libérer pour trouver Dieu. Il enseigne que l’homme est aussi image de Dieu dans son corps, que Dieu a sculpté à partir de la terre. Saint Irénée dit que le Salut consiste à devenir semblables au Père et immortels comme Lui, ce qui est le dessein originel de Dieu sur l’homme. Comme créature spirituelle, l’homme pourra atteindre ce Salut par l’usage de sa liberté vivifiée par la grâce. Saint Irénée souligne enfin que le but de l’Incarnation est de faire passer l’homme de l’immaturité infantile d’Adam à la pleine maturité de la filiation divine.
À quelle place saint Augustin place-t-il l’homme sur l’échelle de la Création ?
L’homme occupe une place intermédiaire unique, lui permettant de nourrir des relations aussi bien avec Dieu et les anges qu’avec les choses matérielles. Hélas, l’orgueil lui a fait perdre l’intimité divine. Dès lors s’exerce une sorte d’opposition entre la justice de Dieu et notre misère, opposition qui est résolue par Jésus, notre médecin, chemin de retour vers le Père. Jésus nous montre la voie de l’abaissement et de la Croix qui est comme le médicament divin, à la fois exemple et remède intrinsèque, pour ramener l’homme dans le dessein originel du Père.
Quel est, selon Saint Anselme, le sens de la « satisfaction vicaire » ?
Jésus accomplit la réparation due au péché à la place de l’homme, qui ne pouvait réparer l’immensité de son offense. Jésus, en tant que Dieu Tout-Puissant, avait la capacité de satisfaire ; en tant qu’homme, il pouvait le faire au nom des hommes.
Quel est l’apport du concile Vatican II et de ses développements ultérieurs au sujet de la mission de Jésus ?
Jésus se fait définitivement participant de l’histoire des hommes pour la diriger de l’intérieur et la conduire vers sa fin. Il fait connaître la volonté salvifique du Père et réalise le Salut par sa personne, en étant lui-même le Rédempteur. Tout, dans la vie de Jésus, a valeur de Salut. Dieu, par amour, se manifeste en son Fils Jésus qui donne l’Esprit-Saint, en vue de permettre aux hommes de participer au mystère de communion qu’Il est lui-même.