Mars 1921 : la révolte de Kronstadt
Les premiers révolutionnaires rouges de 1917 pris à leur propre piège !
La répression sanglante de Kronstadt est un exemple particulièrement significatif du mépris de l’homme par l’idéologie marxiste. En effet, les marins de Kronstadt ont fait partie des premiers à rejoindre Lénine en 1917. La ville a même été définie comme le « foyer le plus ardent ». Lénine sut s’en servir pour faire avancer sa révolution, et ce n’est que plus tard que les marins comprirent que le régime qu’ils avaient fait tomber laissait la place à un régime bien plus dur et cruel qui ne chercherait qu’à asseoir son pouvoir sans reculer devant l’extermination de millions de personnes.
En novembre 1920, les « armées blanches » sont anéanties par l’armée rouge. Débute alors une révolte populaire. Lénine ne tergiverse pas et lance des expéditions répressives, utilisant sans scrupule des gaz asphyxiants. S’ensuivit une déportation massive, ainsi qu’une famine organisée pour donner le coup de grâce aux récalcitrants : au moins cinq millions de personnes moururent de faim. En février 1921, ce fut au tour de la ville de Petrograd de s’enflammer contre le nouveau régime. L’état de siège fut alors décrété et de nombreuses arrestations eurent lieu. C’est alors que les marins de Kronstadt changèrent de camp. Le 28 février, ils votèrent à la quasi unanimité une résolution en quinze points pour demander de retrouver la liberté de parole, de réunion… Le 2 mars, les marins choisirent définitivement d’entrer en résistance. La réponse des bolchéviks ne se fit pas attendre : « Si les délégués veulent une lutte armée ouverte, ils l'auront. Car les communistes n'abandonneront pas le pouvoir bénévolement. Ils lutteront jusqu'au bout. » Une répression totale est prévue. Le 8 mars, les marins décrivent ainsi la situation : « Il est clair que le parti communiste russe n'est pas le défenseur des travailleurs qu'il prétend être. Les intérêts des travailleurs lui sont étrangers. S'étant emparé du pouvoir, il n'a plus qu'une seule crainte : le perdre, et c'est pourquoi il croit que tous les moyens lui sont bons : calomnie, violence, fourberie, assassinat, vengeance sur la famille des rebelles. » Ce même jour, Trotsky lance cinquante mille soldats de l’armée rouge contre les quinze mille marins postés à Kronstadt. Au bout de dix jours de lutte acharnée, les habitants de Kronstadt sont écrasés.
Après plus de soixante-dix ans d’oppression communiste, le Rideau de fer se déchira en 1989, nous donnant alors l’espoir d’un renouveau de la liberté, en particulier religieuse. Néanmoins, aujourd’hui encore, nous constatons que l’idéologie marxiste qui fut l’âme de ce totalitarisme, loin d’avoir disparu, poursuit son œuvre de destruction de l’homme. Anca-Maria Cernea (photo) nous éclaire sur les deux manières dont elle s’est répandue dans le monde : par la violence, et par la subversion culturelle, « visant à détruire la résistance morale du monde libre, en le rendant incapable de se défendre contre le communisme. C’est ce qui se fit à l’Ouest, principalement pas le biais du "marxisme culturel" » Ce qui fit dire à Soljenitsyne dès 1978 : « Si l'on me demandait si […] je pourrais proposer l'Ouest, en son état actuel, comme modèle pour mon pays, il me faudrait en toute honnêteté répondre par la négative. »
Crédit photos :
Noelbabar > https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Marin_de_Kronstadt.jpg?uselang=fr
Bin im Garten > https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Kronstadt_from_east_to_west_with_a_Cruiseship_0163.JPG