L'abbé Pierre de Porcaro (1904 - 1945) 2/2
Ardent apôtre, de Versailles à Dachau
Pierre de Porcaro écrivait en 1929, lors de sa retraite d’ordination : « Il faut que je devienne un saint. C’est le seul moyen de m’assurer plus tard un ministère fécond. » Mgr Aumônier a placé le séminaire de Versailles sous son patronage et soutient sa cause de béatification. Lorsqu’il était professeur au petit séminaire de Notre-Dame du Grandchamp à Versailles, ce tout jeune prêtre ne sillonnait-il pas tout le diocèse pour aider les jeunes à répondre à l’appel du Christ dans le sacerdoce ?
Mobilisé en 1939, bientôt fait prisonnier par les Allemands, il écrit dans son journal, à son arrivée au Stalag IX B, près de Francfort : « J’avais accepté la volonté de Dieu…, mais mon offrande n’était pas totale : il me restait malgré tout un espoir de libération qui, au fond, rendait mon acceptation un peu conditionnelle. » Mais, après quelques semaines : « Au matin de la Toussaint, je fis mon acceptation complète… Magnifique journée qui me procura, par la grâce de Dieu, une paix totale, une joie profonde, intérieure. C’était le commencement de ces grâces abondantes que Dieu allait me donner. Jamais depuis je n’ai renié mon acceptation. » Vite nommé homme de confiance de la baraque, il profite de sa marge de liberté pour écrire un catéchisme pour ses compagnons de captivité, guider les séminaristes, organiser des tours de communion, un rosaire vivant, des neuvaines, des retraites…
Libéré au bout d’un an, il reprend avec joie son intense activité pastorale comme vicaire à Saint Germain-en-Laye : scoutisme (un groupe St Germain-Porcaro existe toujours en sa mémoire), chorale, cercle d’études, fondation de l’Amicale du Stalag IX B... Son patronage est florissant ; les jeunes le sollicitent beaucoup. Par souci des âmes, il renforce sa formation théologique et sa vie spirituelle. « Il faut être un prêtre saint, sinon c’est trahir », écrit-il en 1942.
En 1943, à l’appel de son évêque, il part comme aumônier clandestin du STO à Dresde. « Oui mon Dieu, j’accepte avec toute la volonté possible, tout, y compris d’en mourir, de mourir sur une terre étrangère, loin de tout, loin de tous. » D’Allemagne, il écrit : « Toute la journée j’offre tout d’un cœur joyeux avec le maximum d’amour possible. N’est-ce pas la qualité de l’amour qui féconde nos moindres actes ? Quoiqu’il arrive, tout se passera dans l’amour. » Arrêté le 11 septembre 1944, il est emprisonné à Dresde. Les nazis jettent son bréviaire dans les tinettes et multiplient les brimades. Mais « avec son moral à toute épreuve, ses histoires drôles (il était un narrateur éblouissant), son rire contagieux, il arriva à constituer un cercle autour de lui dans un éternel souci d’apostolat et à faire réciter le chapelet à ses compagnons de misère ». Son transfert à Dachau ne freina pas son formidable élan apostolique.
Il contracta rapidement le typhus en soignant les malades, et mourut à quarante ans, le 12 mars 1945, dans la baraque 26, en ayant si bien vécu son idéal, écrit dix-huit ans plus tôt : « Faites que pendant toute ma vie sacerdotale je réalise l’idéal entrevu : Devenir humble ; être un apôtre, être une victime. »
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