In Altum

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Sous les pavés....

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 127)

Que se cache-t-il dans les sous-sols parisiens ?

non, pas la plage, comme certains ont pu le proclamer, mais près de 300 km

de galeries. Le sous-sol parisien est un vaste gruyère. Nous vous en proposons

une visite expresse, non pas dans l’espace, mais dans le temps.

Dès l’Antiquité, les sous-sols parisiens, riches en calcaire et en gypse, ont été exploités pour la fabrication du plâtre, le plus souvent sous terre, parce que les meilleurs gisements se trouvaient en profondeur. Le Moyen-âge vit la prolifération de carrières sauvages, théoriquement réglementées par des lois mais, en pratique, incontrôlables, car la vente de pierre était très rentable et nombreux furent ceux qui en voulaient leur part. Hélas, à mesure que le « gruyère » se constituait, les effondrements s’enchaînèrent aussi : la gourmandise des carriers prit le pas sur la sécurité, et même les piliers censés maintenir les plafonds des galeries étaient souvent grignotés.

 Au XVIIe puis XVIIIe siècle, cette situation souterraine anarchique entraîna, du fait des graves répercussions qu’elle engendrait en surface, avec de fréquents effondrements de rues ou d’immeubles, la prise par la commune de décrets de plus en plus contraignants, allant jusqu’à la création de l’Inspection Générale des Carrières, chargée de recenser et de conforter les galeries, et de punir les exploitants peu scrupuleux.

 À la même époque se posa un autre problème épineux : l’accroissement de la taille des nombreux cimetières de la ville, et leur insalubrité. Une solution fut trouvée pour y remédier : trois grands cimetières furent créés en vue de l’avenir, tandis que la totalité des ossements des anciens était transférée dans certaines des carrières qui n’étaient plus exploitées. Ce furent au total plus de six millions de squelettes qui furent ainsi transférés dans les souterrains, formant ce qui deviendrait la plus grande nécropole du monde !

 En 1802 fut votée la cessation totale de l’exploitation des carrières, les lieux devenant peu à peu des repaires de malfaiteurs. Celles-ci entamèrent alors leur seconde vie. Outre l’aménagement d’une petite partie des ossuaires en catacombes ouvertes aux visites, tandis que des pans entiers du dédale étaient murés, d’autres étaient reconvertis pour un usage industriel. La fabrication de bière y prospéra, car l’hygrométrie et la température y sont constantes et optimales, et la nappe phréatique plus proche.

 Enfin, au XXe siècle, c’est à des fins militaires que les galeries furent être utilisées. Des abris pour les civils français et pour les soldats allemands y furent aménagés ainsi que, en 1944, un poste de commandement pour le gouvernement de Vichy. Finalement, ces dispositifs ne furent pratiquement pas utilisés.

Crédit photos :

En-tête : auteur Luis Villa del Campo ici le lien 

Article: auteur Albany tim ici le lien 

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