In Altum

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Marie notre modèle

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 128)

En ce mois de Marie, approfondissons l’encyclique Marialis cultus, de Saint Paul VI sur la Vierge Marie (nos17-21) !

 

« Marie est la Virgo audiens, la Vierge qui écoute, qui accueille la Parole de Dieu avec foi ; une foi qui fut pour elle l’acte préliminaire et le chemin conduisant à la maternité divine, puisque selon l’intuition de saint Augustin, « Celui (Jésus) que, dans la foi, Marie mit au monde, c’est dans la foi qu’elle le conçut ». En effet, après avoir reçu de l’Ange la réponse à son doute, « elle dit avec une foi entière, et concevant Jésus dans son âme avant de le concevoir dans ses entrailles, “voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole” ». Cette foi fut pour elle cause de béatitude et source de certitude quant à la réalisation de la promesse : « Et bienheureuse Celle qui a cru dans l’accomplissement des paroles du Seigneur… »

 Marie est par ailleurs la Virgo orans, la Vierge priante. Ainsi apparaît-elle dans la visite à la Mère du Précurseur, où elle ouvre son cœur en rendant grâce à Dieu, en exprimant son humilité, sa foi, son espérance : tel est le Magnificat, la prière par excellence de Marie, le chant des temps messianiques dans lequel convergent l’allégresse de l’ancien et celle du nouvel Israël. Vierge priante, ainsi apparaît Marie à Cana où, manifestant à son Fils une nécessité temporelle, en l’implorant avec délicatesse, elle obtient aussi un effet de l’ordre de la grâce : que Jésus, en accomplissant le premier de ses « signes », confirme ses disciples dans la foi en Lui.

 L’ultime épisode biographique de Marie nous la présente également en prière : les Apôtres « d’un même cœur, persévéraient dans la prière, avec quelques femmes, dont Marie la mère de Jésus, et avec ses frères » ; c’est la présence priante de Marie dans l’Église naissante et dans l’Église de toujours car, élevée au ciel, elle n’a pas renoncé à sa mission d’intercession et de salut. Vierge priante, l’Église l’est aussi, elle qui chaque jour présente au Père les nécessités de ses fils, « loue sans cesse le Seigneur et intercède pour le salut du monde entier ».

 Marie est encore la Virgo pariens, la Vierge-Mère, c’est-à-dire celle qui, « par sa foi et son obéissance, a engendré sur la terre le Fils du Père, sans connaître d’homme, mais enveloppée par l’Esprit-Saint » : maternité prodigieuse, établie par Dieu comme type et modèle de la fécondité de la Vierge qu’est l’Église. Celle-ci en effet « devient à son tour une Mère car, par la prédication et par le Baptême, elle engendre à une vie nouvelle et immortelle des fils conçus du Saint-Esprit et nés de Dieu ». À juste titre, les anciens Pères enseignaient que l’Église prolonge dans le sacrement du Baptême la maternité virginale de Marie. Parmi leurs témoignages, il nous plaît de rappeler celui de notre illustre prédécesseur saint Léon le Grand, qui affirme dans une homélie de Noël : « La source de vie qu’Il (le Christ) a prise dans le sein de la Vierge, Il l’a placée dans les fonts du Baptême ; Il a donné à l’eau ce qu’Il avait donné à sa Mère : car la puissance du Très-Haut et l’ombre de l’Esprit-Saint, qui ont fait que Marie mit au monde un Sauveur, font aussi que l’eau régénère le croyant. »

 Marie, enfin, est la Virgo offerens, la Vierge qui offre. Dans l’épisode de la Présentation de Jésus au Temple, l’Église, guidée par l’Esprit-Saint, a entrevu, au-delà de l’accomplissement des lois concernant l’oblation du premier-né et la purification de la Mère, un mystère du salut relatif à l’histoire du salut… Elle a compris la référence prophétique à la Passion du Christ : les paroles de Siméon, unissant dans une même prophétie le Fils « signe de contradiction » et la Mère dont l’âme serait transpercée par un glaive, trouvèrent leur réalisation sur le Calvaire. Mystère de salut, oui, qui sous divers aspects, oriente l’épisode de la Présentation au Temple vers l’événement salvifique de la Croix.

Cette union de la Mère avec son Fils dans l’œuvre de la Rédemption atteint son sommet sur le Calvaire, où le Christ « s’offrit lui-même sans tache à Dieu » et où Marie se tint auprès de la Croix, « souffrant cruellement avec son Fils unique, associée d’un cœur maternel à son sacrifice, donnant à l’immolation de la victime, née de sa chair, le consentement de son amour », et l’offrant, elle aussi, au Père éternel.

 Modèle de toute l’Église dans l’exercice du culte divin, Marie est encore, de façon évidente, éducatrice de vie spirituelle pour chacun des chrétiens. Bien vite, les fidèles commencèrent par regarder Marie pour faire, comme elle, de leur propre vie, un culte à Dieu, et de leur culte un engagement de vie. Déjà au IVe siècle, saint Ambroise, s’adressant aux fidèles, souhaitait qu’en chacun d’eux fût présente l’âme de Marie pour glorifier Dieu : « Qu’en tous réside l’âme de Marie pour glorifier le Seigneur ; qu’en tous réside l’esprit de Marie pour exulter en Dieu. » Mais Marie est surtout le modèle du culte qui consiste à faire de sa propre vie une offrande à Dieu : cette doctrine ancienne, toujours valable, chacun peut la réentendre en méditant l’enseignement de l’Église, mais aussi en prêtant l’oreille à la voix même de la Vierge au moment où, réalisant par anticipation l’étonnante demande de l’oraison dominicale – « que ta volonté soit faite » – elle répond au messager de Dieu : « Me voici, je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole. » Le « oui » de Marie est pour tous les chrétiens une leçon et un exemple pour offrir leur obéissance à la volonté du Père, chemin et moyen de leur propre sanctification… »

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 Article : Auteur : Maître en Feuillage de Broderie > ici le lien 

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