Cycle sotériologie : Jésus, le médiateur de notre salut
Ce mois ci : L’événement central de la Passion.
Cette année, nous approfondirons la doctrine de l’Église sur le salut
(la « sotériologie »), c'est-à-dire sur notre libération du péché et du mal par Jésus.
Ce mois-ci, penchons-nous sur l’événement central de la Passion.
Quel a été l’effet de la Passion sur les disciples de Jésus ?
Ils ont été scandalisés par sa Passion. Cet évènement a causé l’abandon de beaucoup, même des disciples très proches de Jésus. Ils avaient mis leur foi en lui, mais ils n’ont pas résisté au choc de le voir si impuissant face à ses opposants, jusqu’à mourir sur une croix, sort traditionnellement réservé aux derniers des malfaiteurs.
La Sainte Écriture avait-elle préparé le peuple juif à l’événement de la Passion ?
L’idée de la souffrance est très présente dans l’Ancien Testament. Tout d’abord, les sacrifices ont un rôle central dans la relation du Peuple avec Dieu. Ensuite, la question de la souffrance du « juste » est régulièrement abordée, sous différents angles : l’action du démon contre les amis de Dieu, la proximité de Dieu avec celui qui souffre, la récompense finale. Un exemple particulièrement fort est celui de Job, qui vit de lourdes épreuves alors qu’il s’est toujours montré fidèle.
Enfin, on trouve parfois une annonce très directe de la Passion. Ainsi, le chapitre 53 d’Isaïe parle d’un Serviteur de Dieu qui sera chargé de nos fautes et qui, par sa souffrance, justifiera les multitudes.
Dieu a-t-il voulu la Passion ?
Dans l’Évangile, Jésus dit : « Il faut que le Fils de l’homme soit livré aux mains des pécheurs, qu’Il soit crucifié et que, le troisième jour, Il ressuscite. » (Lc 24, 7.) Il affirme donc la convenance et la nécessité de la souffrance, en la présentant d’ailleurs comme relevant à la fois de la volonté de son Père et de la sienne, pour la Rédemption. De plus, Jésus s’identifie Lui-même au Serviteur de Dieu annoncé par Isaïe. En même temps, sur le plan historique, la mort de Jésus est le fait d’hommes concrets, des pécheurs, ayant agi librement pour s’opposer à la doctrine et à la personne du Christ. Les deux aspects sont à maintenir ensemble.
Dieu est il responsable de la mort de son Fils ?
Nous pouvons tout d’abord dire que Dieu veut toujours le bien et que, par conséquent, il ne saurait inciter quiconque à faire une action qui contribuerait à la mort de Jésus. Ainsi, sa responsabilité de Père dans la mort du Fils n’est autre que sa volonté de Bien et de Salut pour tous. Cette volonté s’exerce dans le respect de la liberté des hommes, voulue par Lui. Dieu fait le maximum pour tourner vers le bien la liberté de ceux qui sont tentés de le trahir (Pilate, Judas, et tant d’autres…). On peut donc dire que la mort du Fils, à la fois n’est pas voulue mais seulement permise par Dieu, et en même temps appartient au projet sauveur de Dieu. Du côté de Dieu, il s’agit toujours d’une volonté mue par son Amour infini.