Pas de vie chrétienne sans sacrifice
Extrait de l'encyclique "Ecclesiam Suam" de Paul VI
Ecclesiam Suam n°53 du 6 août 1964
« Redisons cet avis pour notre profit à tous : l’Église trouvera une jeunesse renouvelée, bien moins par un changement dans l’appareil extérieur de ses lois que grâce à une attitude prise à l’intime des âmes, attitude d’obéissance au Christ et du même coup de respect des lois que l’Église s’impose à elle-même afin de suivre les traces du Christ. Là gît le secret de son renouveau, là sa véritable « conversion » – retournement du cœur, – là son travail de perfectionnement.
[...] l’existence chrétienne, dont l’Église interprète les impératifs en un ensemble de sages prescriptions, réclamera toujours fidélité, application, mortification et sacrifice ; toujours, elle se caractérisera comme la « voie étroite » dont nous parle Notre-Seigneur (Mt 7, 13). Elle nous demandera à nous, chrétiens modernes, autant et même plus d’énergie morale qu’aux chrétiens d’hier [...].
Ni le conformisme mené par la mentalité du monde, ni le fait de se soustraire aux disciplines d’une ascèse raisonnable, ni l’absence de réaction devant la licence morale de notre époque, ni le refus de reconnaître l’autorité légitimement exercée par des supérieurs sensés, ni certaine apathie en présence des positions contradictoires de la pensée moderne, non, ce n’est rien de cela qui pourrait renforcer la vigueur de l’Église, la disposer à l’impulsion qu’elle doit attendre des dons de l’Esprit-Saint, lui garantir l’authenticité dans la manière de suivre le Christ Notre-Seigneur, lui inspirer les préoccupations de la charité envers nos frères et la rendre capable de faire passer son message de salut. Non, ce n’est rien de cela, mais, au contraire, la faculté que l’Église développera de vivre, selon la grâce de Dieu, sa fidélité à l’Évangile du Seigneur et sa cohésion hiérarchique et communautaire.
Le chrétien n’est pas un être mou et veule, mais une personnalité ferme et fidèle. »