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La boutique de l’orfèvre

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 138)

Une ode de saint Jean-Paul II au bel amour humain

 

« Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous » (Jn 1, 14). Ces mots de l’évangéliste sont à la source de la rencontre fascinante de Saint Jean-Paul II, encore jeune prêtre, avec le mystère de la personne humaine. Cette rencontre à laquelle le Christ est intimement présent, est à l’origine la trame de sa vie de prêtre, d’évêque, et de pape. La parole, le « Verbe », constitue un aspect particulier de cette rencontre.

 Sous l’Occupation, le jeune Karol fonde un groupe de théâtre avec plusieurs amis. Très vite, ce groupe est baptisé « théâtre de la parole », ou encore « théâtre rhapsodique » par analogie à l’art grec antique de la rhapsodie, selon lequel des conteurs déclamaient des poèmes dans un style dramatique improvisé. Dépourvus de tous moyens scéniques, les jeunes polonais se retrouvent aculés à se focaliser sur le seul élément qui leur reste : la parole.

 Karol, en particulier, s’aperçoit des profondeurs insoupçonnées qu’ouvre la synergie de la parole et du geste. Il s’agit d’une synergie où la parole prédomine et qui, bien au-delà du simple théâtre, entraîne au cœur du mystère de l’homme et de sa conception philosophique. Ainsi, indirectement, dans le théâtre rhapsodique, la pensée de l’homme et ses réactions intérieures, verbalisées, gagnent le devant de la scène.

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 Touché par les abîmes de ce monde qui s’ouvre à lui, Karol Wojtyla se lance dans l’écriture. Trois pièces vont naître sous sa plume : Rayonnement de la paternité, sur le mystère de l’âme humaine face à la paternité, Frère de notre Dieu, sur le mystère de la vocation, et La boutique de l’Orfèvre, la plus connue, sur le mystère du mariage.

 Dans cette dernière pièce, aussi grandiose que simple et dépouillée, le futur évêque explore avec finesse et réalisme les différentes perspectives de l’amour humain. Le spectateur – ou le lecteur – est ainsi conduit à se fondre dans les destins croisés de trois couples : celui des grands-parents, avec la grand-mère restée veuve, celui des enfants, dans lequel une fissure s’est insidieusement installée, et celui des petits enfants, en pleine construction.

 Ces trois couples gravitent autour de la boutique d’un mystérieux Orfèvre dont la balance ne pèse pas le poids des alliances, mais celui des vies… Tandis que l’auteur nous conduit dans une exploration psychologique de la pensée des uns et des autres, surgissent ponctuellement deux autres mystérieux personnages : Adam, qui apparaît comme un esprit de sagesse, aide les personnages à prendre du recul sur les péripéties de leur amour ; tandis que le Bien-Aimé arpente les rues de la ville pour réconcilier avec eux-mêmes ceux que des épreuves non surmontées ont intérieurement égarés.

 Sous ces traits à peine voilés, le lecteur-spectateur saisi l’omniprésence de Dieu-Trinité, dans l’intimité des vies de ces six personnages qui, à eux tous, récapitulent l’homme dans sa grandeur et sa faiblesse, dans ses désirs immenses et ses échecs amers.

 Une pièce à lire, qui trouvera des résonnances en chacun de nous, et capable même de nous remettre sur les rails de nos propres vies…

Crédit photo :

Source : sacré-cœur Paray.org  > ici le lien 

 

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