In Altum

Notre-Dame des Neiges, formez nos cœurs à votre image

« Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent...

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 143)

...et votre Père céleste les nourrit ! » (Mt 6, 26)

 

La sittelle torchepot : quel nom curieux me diriez-vous ! En fait ce petit oiseau, peut-être inconnu de certains lecteurs, porte bien son nom, voyons de plus près…

 

La famille des sittelles (les sittidés), compte plusieurs espèces, dont l’une se trouve exclusivement en Corse, la sittelle corse (Sitta whiteheadi), c’est donc une espèce endémique. La sittelle torchepot (Sitta europeae) comme son nom scientifique l’indique, vit en Europe, son « aire de répartition » est très étendue, sur tout le continent eurasiatique et au sud du détroit de Gibraltar, elle est absente seulement dans quelques zones de la Finlande et une grande partie de la Norvège et de la Suède. C’est l’espèce de sittelle la plus largement répandue, qui compte des sous-espèces, ou variantes.

 

Après ces hautes considérations, comment l’identifier et la reconnaître ? C’est un passereau trapu à grosse tête, de 12 à 14,5 cm de longueur, son cou n’est pas visible. Elle est gris-bleuté sur le dessus, son ventre est blanc ou couleur chamois-rouille, ses joues et sa gorge sont blanches et un bandeau noir va de son bec jusqu’au début de ses ailes. Son long bec pointu et sa courte queue sont encore des signes caractéristiques bien que l’on puisse la confondre, à première vue, avec la mésange bleue, du fait de sa petite taille et de sa couleur bleue dominante.

 

Elle se déplace le long des branches et des troncs de façon vive et originale comme une souris, grâce à ses doigts forts et fourchus, par à-coups, la tête en bas, faisant entendre sa voix par des « tuit-tuit » énergiques ou, lorsqu’elle est en recherche de nourriture, insectes ou graines, par des « zit-zit » ou autres sifflements selon ce qu’elle exprime.

 

En cette période automnale, vous l’apercevrez sans doute préparant son nid, assez caractéristique, enduisant de boue l’entrée d’un vieux trou de pic ou d’une fissure d’un tronc pour la réduire à la bonne dimension (cf IA n° 138 avril 2022) et rassemblant ses provisions pour l’hiver. Elle stockera graines, noix, noisettes, dans des fentes d’arbres ou entre les écorces, afin de les retrouver lorsque la nourriture se fera rare.

 

Pour permettre à ce passereau de continuer à se développer, les forêts mixtes, c’est-à-dire de conifères et de feuillus, et les forêts de feuillus avec de vieux arbres, ainsi que les parcs et les grands jardins, doivent être maintenus et privilégiés car ils représentent des milieux favorables pour cette espèce comme pour bien d’autres. La sittelle, sédentaire, s’approche cependant des habitations en hiver pour « crier famine ». À ce propos, mieux vaut ne pas se trouver sur son passage car elle chasse avec virulence tous les oiseaux du rebord de la mangeoire. Les forts caractères existent même chez les oiseaux bien qu’ils ne soient dotés que d’une âme sensitive et non spirituelle…!

 

Ne convient-il pas de nous émerveiller devant cette œuvre magnifique de la Création qui porte dans les moindre détails l’empreinte du Dieu vivant ?!

 Crédits photo : https://www.flickr.com/photos/37149125@N04/49435640302/in/photostream/

https://www.flickr.com/photos/37149125@N04/25525589307/in/photostream/

(par Philippe Rouzet)

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