In Altum

Notre-Dame des Neiges, formez nos cœurs à votre image

Renouvelons notre offrande

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 147)

 Alors que nous allons célébrer la Présentation

de Jésus au Temple et la journée de la vie consacrée le 2 février, écoutons cette homélie de notre

défunt pape Benoît XVI, donnée en 2010.

Chers frères et sœurs,

[...] En lisant les choses plus en profondeur, nous comprenons qu’[au moment de la Présentation de Jésus au Temple], c’est Dieu lui-même qui présente son Fils Unique aux hommes, à travers les paroles du vieillard Siméon et de la prophétesse Anne. En effet, Siméon proclame Jésus comme « salut » de l’humanité, comme « lumière » de tous les peuples, et « signe de contradiction » parce qu’Il dévoilera les pensées des cœurs (cf. Lc 2,29-35). En Orient, cette fête était appelée « Hypapante », fête de la rencontre : en effet, Siméon et Anne, qui rencontrent Jésus dans le Temple et reconnaissent en Lui le Messie tellement attendu, représentent l’humanité qui rencontre son Seigneur dans l’Eglise. Ensuite, cette fête s’est étendue également à l’Occident, développant surtout le symbole de la lumière, et la procession avec les cierges, qui est à l’origine du terme « Chandeleur ». Par ce signe visible, on veut signifier que l’Eglise rencontre dans la foi Celui qui est « la lumière des hommes » et l’accueille avec tout l’élan de sa foi pour apporter au monde cette lumière.

En concomitance avec cette fête liturgique, le vénérable [saint] Jean-Paul II, à partir de 1997, a voulu que soit célébrée dans toute l’Eglise, une Journée spéciale de la Vie consacrée. En effet, l’oblation du Fils de Dieu – symbolisée par sa présentation au Temple – est modèle pour tout homme et toute femme qui consacre sa vie au Seigneur. Le but de cette journée est triple : avant tout louer et remercier le Seigneur pour le don de la vie consacrée ; deuxièmement, en promouvoir la connaissance et l’estime de la part de tout le Peuple de Dieu ; enfin, inviter ceux qui ont totalement donné leur vie à la cause de l’Évangile à célébrer les merveilles que le Seigneur a faites en eux. [...]

Les personnes consacrées sont appelées d’une façon particulière à être des témoins de cette miséricorde du Seigneur dans laquelle l’homme trouve son salut. Elles maintiennent vivante l’expérience du pardon de Dieu, parce qu’elles ont conscience d’être des personnes sauvées, d’être grandes quand elles se reconnaissent petites, de se sentir renouvelées et enveloppées de la sainteté de Dieu quand elles reconnaissent leur péché. C’est pourquoi, pour l’homme d’aujourd’hui aussi, la vie consacrée reste une école privilégiée de la « componction du cœur », de la reconnaissance humble de sa propre misère, mais pareillement, elle reste une école de la confiance dans la miséricorde de Dieu, dans son amour qui n’abandonne jamais. En réalité, plus on s’approche de Dieu, plus on est proche de Lui, plus on est utile aux autres. Les personnes consacrées font l’expérience de la grâce, de la miséricorde, et du pardon de Dieu non seulement pour elles-mêmes mais aussi pour leurs frères, en étant appelées à porter dans leur cœur et dans la prière les angoisses et les attentes des hommes, spécialement de ceux qui sont loin de Dieu. En particulier, les communautés qui vivent en clôture, avec leur engagement spécifique de fidélité à « demeurer avec le Seigneur », dans leur « demeurer au pied de la Croix », exercent souvent ce rôle vicaire, unies au Christ de la Passion, en prenant sur elles les souffrances et les épreuves des autres et en offrant toute chose avec joie pour le salut du monde.

Enfin, chers amis, nous voulons élever vers le Seigneur une hymne d’action de grâce et de louange pour la vie consacrée elle-même. Si elle n’existait pas, le monde serait tellement plus pauvre ! Au-delà des évaluations fonctionnelles superficielles, la vie consacrée est importante justement du fait qu’elle est signe de gratuité et d’amour et cela d’autant plus dans une société qui risque d’être étouffée dans le tourbillon de l’éphémère et de l’utile (cf. Exhortation apostolique post-synodale Vita consecrata de Jean-Paul II, n°105). Au contraire, la vie consacrée témoignage de la surabondance d’amour qui pousse à « perdre » sa vie, en réponse à la surabondance d’amour du Seigneur qui le premier a « perdu » sa vie pour nous. [...]

Pleins de confiance et de reconnaissance, nous renouvelons donc nous aussi notre geste d’offrande totale de nous-mêmes en nous présentant au Temple. [...] Nous accomplissons ce geste intérieur en intime communion spirituelle avec la Vierge Marie : en la contemplant dans l’acte de présenter l’Enfant Jésus au Temple, nous la vénérons comme la première et parfaite consacrée, portée par ce Dieu qu’elle porte dans ses bras ; Vierge, pauvre et obéissante, toute dévouée à nous, parce que toute à Dieu. À son école, et avec son aide maternelle, nous renouvelons notre « me voici » et notre « fiat ».

Amen

"L'homme qui pardonne ou qui demande pardon comprend qu'il y a une vérité plus grande que lui."

Saint Jean-Paul II

Crédit photo : Par Rizi ; © FMND 

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