La Vierge Marie en Afrique
Notre-Dame d’Afrique
La basilique Notre-Dame d’Afrique, appelée localement Lalla Myriam ou Madame Afrique, fait partie des rares basiliques chrétiennes en pays musulman. Mgr Pavy désirait « un autre Fourvière, auprès d’Alger ! ». Début 1858, la construction de l’édifice selon un style byzantin débute sous la direction de Jean-Eugène Fromageau. Elle s’achève en 1872. Le nom de l’église est tout trouvé : Notre-Dame d’Afrique, du fait qu’Alger est une porte de ce continent. L'église est consacrée le 2 juillet par Mgr Lavigerie, archevêque d’Alger. Il obtient du Pape Pie IX que le sanctuaire reçoive le titre de Basilique, et que la statue de la Vierge soit couronnée. En mai 1873, la statue dite Vierge fidèle est installée, elle sera par la suite appelée également Notre-Dame d’Afrique.
Cette église se veut une réplique fidèle de Notre-Dame-de-la-Garde à Marseille. Le chœur de l’édifice est orienté au sud-ouest, au lieu de l’est ; de plus, elle est surmontée d’une coupole. Au fond du chœur, une fresque montre la Sainte Vierge dans le ciel et, sur terre, des personnages rappelant l’histoire chrétienne de l’Afrique du Nord : saints Cyprien de Carthage et Augustin d'Hippone, saintes Perpétue et Félicité, Mgr Lavigerie, le père Siméon Lourdel et les martyrs d’Ouganda, saint Charles de Foucauld, ainsi que le cardinal Duval. Le mur du chœur de la basilique est orné de cette inscription : « Notre-Dame d’Afrique, priez pour nous et pour les musulmans. »
Les Prémontrés, puis les Pères Blancs, furent chargés de l’animation spirituelle, avant de laisser la place au clergé diocésain, mais ces derniers sont revenus en 1930 et sont encore présents sur place. Le temps passant, au gré des fêtes mariales et autres fêtes liturgiques, visiteurs et pèlerins font l’ascension de la colline. Chrétiens et musulmans s’y sont longtemps croisés sans problème, surtout quand les premiers étaient davantage présents, avant 1962. Cela continue aujourd’hui, malgré la diminution du nombre de chrétiens dans ce pays.
Notre-Dame de Santa Cruz
En 1849, une épidémie de choléra fait des ravages dans la population d’Oran (Algérie) et comme il ne pleut pas, la sécheresse aggrave la situation. Seule la pluie pourrait sauver la situation. Face à cela, le général Pélissier dit au vicaire général de la ville, l’abbé Suchet :
« F…- moi une Vierge là-haut, sur la montagne : elle se chargera de jeter le choléra à la mer ! »
Le 4 novembre 1849, des milliers d’Oranais marchent derrière la statue de Notre-Dame du Salut. Arrivée au sommet, la foule s’agenouille et prie, pas une goutte ne tombe. Découragés, les gens redescendent. Soudain, le ciel s’assombrit et la pluie arrive. Quelques jours après, l’épidémie cesse. C’est le début du sanctuaire de Notre-Dame de Santa Cruz. Suite à l’indépendance de l’Algérie, les Pieds-noirs catholiques réfugiés en France ont fait édifier à Nîmes un nouveau sanctuaire dédié à Notre-Dame de Santa Cruz, où la statue d’Oran fut transférée en 1964. Chaque année, à l’Ascension, beaucoup de Pieds-noirs se rendent au sanctuaire pour honorer la Vierge de l’Oranie.
Crédit photos:
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Par Ghalem samira – CC BY-SA 4.0
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Par Debdoub90 – CC BY-SA 3.0