In Altum

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Les Provinciales (suite)

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 150)

Notre article « culture » de janvier 2022 vous présentait cette œuvre célèbre

de manière générale. En voici quelques citations un peu… piquantes !

Les Provinciales de Blaise Pascal sont une série de lettres fictives écrites par Monsieur de Montalte à un ami. Il lui rapporte, avec étonnement, ses entretiens avec un père jésuite sur des questions de morale. Ce dernier tente d’expliquer que l’on ne commet pas un péché si notre intention est bonne. Peut-être qu’à la fin de la lecture vous vous direz : C’est bon à faire rire des prêtres et des religieuses ! Ce serait alors oublier que ces lettres ont été d’abord écrites pour le divertissement des laïcs.

Le père jésuite : « - Notre méthode de diriger l'intention, consiste à se proposer pour fin de ses actions un objet permis. Quand nous ne pouvons pas empêcher l'action, nous purifions au moins l'intention ; et ainsi nous corrigeons le vice du moyen par la pureté de la fin. Il est défendu aux particuliers de se venger ; car saint Paul dit aux Romains : Ne rendez à personne le mal pour le mal. Cependant, un homme de guerre peut poursuivre celui qui l'a blessé ; non pas avec l'intention de rendre le mal pour le mal, mais avec celle de conserver son honneur. Celui qui a reçu un soufflet ne peut pas avoir l'intention de s'en venger ; mais il peut bien avoir celle d'éviter l'infamie, et pour cela de repousser à l'instant cette injure, et même à coups d'épée.

- Mon Révérend Père, lui dis-je, l'Église a bien oublié de mettre une oraison à cette intention dans ses prières.

- On n'y a pas mis, me dit-il, tout ce qu'on peut demander à Dieu. Outre que cela ne se pouvait pas, car cette opinion-là est plus nouvelle que le bréviaire. Mais, sans sortir de ce sujet, écoutez encore ce passage de notre Père Gaspar Hurtado : Un bénéficier peut, sans aucun péché mortel, désirer la mort de celui qui a une pension sur son bénéfice ; et un fils celle de son père, et se réjouir quand elle arrive, pourvu que ce ne soit que pour le bien qui lui en revient, et non pas par une haine personnelle.

- O mon Père ! lui dis-je, voilà un beau fruit de la direction d'intention ! Je vois bien qu'elle est de grande étendue ; mais néanmoins il y a certains cas dont la résolution serait encore difficile, quoique fort nécessaire pour les gentilshommes.

- Proposez-les pour voir, dit le Père.

- Montrez-moi, lui dis-le, avec toute cette direction d'intention, qu'il soit permis de se battre en duel.

- Notre grand Mendoza, dit le Père, vous y satisfera sur l'heure. Si un gentilhomme qui est appelé en duel est connu pour n'être pas dévot, et que les péchés qu'on lui voit commettre à toute heure sans scrupule fassent aisément juger que, s'il refuse le duel, ce n'est pas par la crainte de Dieu, mais par timidité ; et qu'ainsi on dise de lui que c'est une poule et non pas un homme, il peut, pour conserver son honneur, se trouver au lieu assigné, non pas véritablement avec l'intention expresse de se battre en duel, mais seulement avec celle de se défendre, si celui qui l'a appelé l'y vient attaquer. Et son action sera tout indifférente d'elle-même. Car quel mal y a-t-il d'aller dans un champ, de s'y promener en attendant un homme, et de se défendre si on l'y vient attaquer ? Et ainsi il ne pèche en aucune manière, puisque ce n'est point du tout accepter un duel, ayant l'intention dirigée à d'autres circonstances. Car l'acceptation du duel consiste en l'intention expresse de se battre, laquelle celui-ci n'a pas. »

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