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Les maths et la philo

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 152)

Pour beaucoup de candidats au baccalauréat, rien à voir entre les nombres complexes et la quête de la sagesse. Pourtant, un petit panorama historique révèle que ces deux disciplines font plutôt bon ménage…

Thalès de Milet († 546 av. JC), l’un des sept sages de la Grèce, n’a pas seulement utilisé la trigonométrie pour calculer la hauteur d’un arbre, ou prédit par ses calculs une éclipse de soleil ; il a su percevoir que « derrière les lois immuables de la nature, tout est plein de divinité ».

Célèbre par son théorème, Pythagore reste un génie méconnu : qui sait qu’on lui doit le système décimal, les tables de multiplication et la création de l’acoustique ? Plus encore, il fut le premier à s’appeler philosophe (ami de la sagesse), ascète pratiquant l’examen de conscience quotidien, conférant à la philosophie grecque son originalité propre : l’aptitude à rendre raison des faits scientifiques, tout en satisfaisant les aspirations spirituelles de l’âme. Aussi a-t-il développé une mathématique sacrée, véritable mystique des nombres, dont s’inspirera Saint Augustin.

N’oublions pas Anaxagore, qui a donné la première définition de l’infini mathématique. Par delà l’explication des phases lunaires, il a su discerner le « Noûs », l’Intelligence qui meut les choses. A l’homme qui lui reprochait de ne pas s’occuper de sa patrie (voulant désigner la cité politique), il répondit : « Si, ne blasphème pas. » Et il montra le ciel.

Rejoignons, au XVIIème siècle, Pascal et Descartes, deux grands noms de la philosophie… et des mathématiques ! En effet, l’auteur des Pensées n’a pas attendu l’âge de 12 ans pour écrire son Traité des sons. Il n’a pas tardé ensuite à construire la première machine à calculer, puis à poser les principes du calcul des probabilités et de la pression atmosphérique. Quant à René, on lui doit la géométrie analytique qui traduit les faits de la géométrie euclidienne en langage algébrique. Savez-vous que les coordonnées cartésiennes (x et y) lui doivent leur nom ? A sa suite, le luthérien Leibniz († 1716) va jusqu’à affirmer : « Ma métaphysique est toute mathématique. » Il faut dire que ce théoricien du calcul infinitésimal est aussi celui de la conservation de la force vive (mv2) et du principe de continuité : « La nature ne fait jamais de sauts. » Bien que sa pensée optimiste sur la Providence ait été caricaturée par Voltaire, on retient de lui cette intuition : « Dans le sens de l’harmonie réside la joie ».

Contrairement à Descartes, Newton († 1727) ne considère pas que tout doit être découvert par les calculs. Pour lui, l’expérience est maîtresse en science, les mathématiques n’en sont que l’instrument. Cela ne l’empêche pas de développer le calcul différentiel et la notion de force physique, reprenant l’idée aristotélicienne de finalité dans la matière.

On aimerait pouvoir citer Kepler, Cournot ou encore Einstein, mais c’est à Ampère que revient le mot de la fin. Nourri de l’Encyclopédie dans sa jeunesse, ayant professé en 1795 sa haine du catholicisme, il se convertit pourtant au Dieu Amour. Le lien intime qu’il fait entre magnétisme et électricité, il le voit aussi entre science, philosophie et foi. Aussi son calcul de la surface de l’onde lumineuse le pousse à s’exclamer : « Je ne trouve que des vérités. Montre-moi La Vérité ! »

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