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Le miracle de la Vistule

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 154)

Le combat entre la Femme et le Dragon rouge

En 1918, la Pologne, qui retrouvait sa souveraineté perdue, fut mise en danger par la Russie soviétique, qui voulait exporter la révolution dans toute l’Europe. Pour Lénine et ses sbires, le Grand soir était proche : « Oui, les troupes soviétiques sont à Varsovie. Dans peu de temps, nous aurons aussi l’Allemagne. Nous reconquerrons la Hongrie, et les Balkans se soulèveront contre le capitalisme. » Toukhatchevski, commandant en chef, disait à ses officiers : « D’ici la fin de l’été, on entendra le son des sabots de vos chevaux dans les rues de Paris. »

Vu la supériorité de l’Armée rouge, une victoire était impossible à moins d’un miracle, d’où l’expression « miracle de la Vistule ». L’armée polonaise n’était formée que depuis un an et demi. Pilsudski, chef de l’armée, se trouvait dans une situation impossible : son armée, ne pouvant faire face aux Soviétiques, se replia. Étant en large infériorité numérique, son plan de bataille était aussi audacieux que risqué. Avec ce qui lui restait de soldats, il forma six divisions et attaqua le flanc ennemi. Le plan priva la ville de défenseurs mais réussit : les Soviétiques, surpris, lâchèrent prise et furent écrasés.

Cependant, il ne faut pas oublier l’action du Ciel. L’épiscopat polonais envoya des courriers dans le pays et à tous les évêques du monde, ainsi qu’au Pape, sollicitant prières et bénédictions. Pour beaucoup, la victoire soviétique était évidente. L’Église, elle, priait pour la Pologne. Benoît XV écrivit pour manifester sa proximité avec les Polonais : « Que tous les fidèles s’unissent à nous pour supplier le Très-Haut (…) par l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie, protectrice de la Pologne. »

Beaucoup s’engagèrent dans l’armée pour défendre le pays, à une époque où radio et télévision n’existaient pas. Les non-combattants restaient chez eux et priaient ardemment, tant était grande la peur du bolchévisme. Le Saint-Sacrement était exposé dans les églises, nombre de fidèles venaient jour et nuit l’adorer : enfants, femmes, hommes, jeunes et vieux. Les hostilités envers ces prières ne manquèrent pas. On pouvait lire dans le journal socialiste italien Avanti : « Le Pape compte sur l’intercession de la Vierge Marie. Le pontife romain n’est pas au bout de ses peines s’il croit en l’efficacité de la Vierge ! »

Malgré la proximité des bolchéviques, Mgr  Ratti, nonce apostolique et seul diplomate demeuré dans la ville, s’associa aux prières durant la bataille et se rendit sur le front. Le futur Pie XI déclara qu’« un ange des ténèbres menait une gigantesque bataille contre l’ange de la lumière ». Les prêtres étaient près des soldats. L’un d’eux, le Père Skorupka, mena un assaut croix en main et mourut. Peu après, Benoît XV s’adressa au primat et à d’autres évêques polonais, dans la lettre Cum de Poloniae, attribuant cette victoire à l’action du Ciel. La Vierge Marie serait en effet apparue au cours de la bataille, déterminant ainsi l’issue du combat.

 

En Pologne, la fête de l'Assomption reste liée au « Miracle de la Vistule ». Jean-Paul II déclara : « Je suis né en 1920, en mai (…). Depuis ma naissance, j'ai une grande dette envers ceux qui ont lutté contre l'envahisseur et qui ont gagné en payant de leur vie. »

 

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