In Altum

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Ils ne perdent pas le Nord !

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 155)

Champs magnétiques, chemins odoriférants, mémorisation de la carte :

comment les animaux retrouvent-ils leur chemin ?

Le cas le plus connu est celui des hirondelles qui retrouvent leurs nids de retour d’Afrique. Certains d’entre vous savent aussi que la sterne arctique passe annuellement du pôle sud au nord et parcourt ainsi quelque 40 000 km par an, soit 800 000 km dans toute sa petite vie. Mais peu se posent la question qui reste en bonne partie un mystère : comment non seulement les oiseaux, mais aussi les abeilles, fourmis, autres insectes et poissons font-ils pour retrouver leur chemin ? Il suffit de se débarquer dans une ville un peu grande pour comprendre que ce n’est pas si facile…sachant que les bêbêtes ne sont pas dotées d’un GPS, quoique…

Le soleil et les étoiles sont des repères très fiables, dans la mesure où leur course est régulière. Des expériences en planétarium, dans lesquelles on a modifié légèrement la position des astres, montrent que le bousier n’est en fait pas si terre à terre, mais a bel et bien la tête dans le ciel ! De même, un couple de fauvette élevé en planétarium a permis de confirmer que la position des étoiles leur permet d’orienter la direction migratoire.

Si les animaux se basent davantage sur un critère que sur un autre, ils ont aussi une faculté à synthétiser les données afin de bien s’orienter. La nuit, même sous un ciel voilé, même dans une lumière polarisée, vols et marches se poursuivent dans la bonne direction. Notre propre boussole fonctionne grâce au magnétisme terrestre et ce, même la nuit. Il est de même avéré que certains animaux, les oiseaux migrateurs en particulier, réagissent aux champs magnétiques grâce à une substance contenue dans leur bec : la magnétite.

Mais revenons sur terre, et imaginons-nous dans la peau d’une fourmi : « Opérateur Dable 500 001 pour nid : je fonce dans la jungle hyper dense, passe obstacle sur obstacle et flaire de la nourriture pas loin. » Bientôt, Miss Fourmi Dable va soulever, tracter, en marchant parfois à reculons, une charge pesant dix à cinquante fois son poids, non seulement sans se paumer, mais en rentrant tout droit au nid ! Comment fait-elle ?

Là aussi, plusieurs moyens sont sans doute utilisés. Le premier est de semer des hormones odoriférantes sur son passage. Mais dans un climat désertique, tout s’évapore. Il semble en fait que la mauvaise vue des insectes leur permette de ne pas se noyer dans les détails et d’adopter des repères spatiaux simples. Notre petit poucet mémoriserait certains repères et se ferait ainsi une carte du terrain. Il ne faudrait cependant pas s’imaginer que les données mémorisées soient liés à une abstraction du sensible, mais bien davantage à des expériences agréables ou non. Alors, si l’insecte lie une expérience désagréable, comme une chute par exemple, à un donné sensible, cela l'incitera à ne pas reprendre cet itinéraire.

Chez les abeilles ou les guêpes, le phénomène est un peu différent : c’est au premier départ du nid que certaines données spatiales semblent enregistrées par les insectes lors de tourbillons de repérage au-dessus de la ruche.

Allez, perdez pas le nord et à+ sur In altum !

Jipsou (pour les intimes)

 

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