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Synode : l’Église en chemin ?

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 155)

Du 4 au 29 octobre s’est tenu à Rome un Synode, sur le thème « Pour une Église synodale : communion, participation et mission ». Rassemblant 364 délégués autour du Saint-Père, l’assemblée est la première étape d’un processus qui voudrait renouveler la vie de l’Église. Parmi les membres, on comptait, outre des évêques, des laïcs, des religieuses et des prêtres. Il s’agit ainsi d’un nouveau genre de synode : jusque-là, l’Église latine – comme l’Église orientale – appelait en effet « synode » une réunion de ceux qui ont reçu du Christ la mission d’enseigner et de conduire le peuple de Dieu, c’est-à-dire les évêques, successeurs des Apôtres.

Réunis dans la salle Paul VI, les participants pratiquèrent la méthode de la « conversation dans l’Esprit ». Concrètement, chaque participant, après un temps de recueillement, était invité à exprimer son avis puis à écouter l’autre. Ensuite, il fallait mettre de côté les points de désaccord pour se focaliser sur ce qui avait interpellé, les points de convergences… Les thèmes des discussions sont explicités dans le rapport final, approuvé le 28 octobre : « Les femmes et les laïcs, le diaconat, le ministère et le Magistère, la paix et le climat, les pauvres et les migrants, l’œcuménisme et l’identité, les nouveaux langages et les structures renouvelées, les anciennes et les nouvelles missions (y compris numériques) ».

Mais comment être certains qu’il s’agit bien ici de ce que l’Esprit-Saint dit à l’Église ? Comme l’a rappelé Mgr Fischer (Sydney) :

« Nous devons faire attention à ne pas tout mettre sur le dos de l’Esprit Saint toutes nos opinions, nos intérêts, nos lobbies et nos factions ».

Il ajoutait :

« Les catholiques aiment à penser que le Saint-Esprit élit le pape, qu’il choisit nos évêques et nos prêtres, qu’il fait ceci et cela. Il ne fait aucun doute que la main de Dieu, la providence de Dieu, est présente dans toutes ces choses importantes de nos vies et de la vie de l’Église. Mais nous avons aussi eu des papes terribles dans l’histoire. Nous avons eu des prêtres et des évêques horribles et des choses horribles se sont produites dans la vie des gens. […] Il ne faut donc pas mettre sur le compte de l’Esprit Saint tout ce qui se passe au synode ou ailleurs dans nos vies. Je pense que c’est en fait superstitieux de faire cela. »

De son côté, le cardinal Müller ajoute :

« Ils parlent toujours de l’Esprit, mais l’Esprit n’est pas un fluide. L’Esprit dans l’Église est la troisième personne de la Trinité. Il est une Personne. Et nous ne pouvons jamais parler de l’Esprit Saint sans le Fils et le Père. […] C’est abuser de l’Esprit Saint pour introduire des doctrines qui vont ouvertement à l’encontre des Saintes Écritures. »

Finalement, il semble que la motivation principale du processus en cours viserait surtout à passer d’une Église enseignante à une Église accueillante. Pour le dire avec le cardinal allemand :

« Les paroles du Christ « ne péchez plus » ne sont jamais mentionnées et, à l’inverse, il semble qu’il s’agisse surtout d’accueillir. Ils changent la définition des péchés. Il n’y a pas de péchés [pour certains d’entre eux]. Il n’y a que des personnes blessées. Il n’y a que des pécheurs. Ce sont des personnes blessées, blessées par l’Église – par la doctrine de l’Église. Ils ne croient pas au péché originel, ni au péché en tant qu’acte. »

Ce faisant, on court le risque d’oublier le commandement du Christ :

« Jésus a dit d’aller dans le monde entier, vers tout le monde, mais d’en faire des disciples, de leur enseigner la foi et de les baptiser s’ils acceptent la foi. Cela signifie qu’il faut aller dans le monde entier – et non pas inviter le monde à entrer et laisser chacun être ce qu’il veut être. »

 

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