Au cœur du Bocage vendéen se dresse la belle Basilique de Notre-Dame-de-Pitié. Son histoire est un condensé de celle de ce pays. Tout commence au XVIe siècle avec la découverte, par un pieux paysan, d’une statue de Notre Dame des douleurs. L’homme se décide à la mettre en sécurité dans une église. Mais quelle surprise pour lui, lorsqu’il retrouve peu de temps après cette même statue à sa place initiale ! L’événement se répète à trois reprises, avant que tous y voient le signe que la Sainte Vierge veut être honorée sur cette colline. Un premier oratoire fut érigé. Mais l’édifice fut détruit au cours des Guerres de religion. À la fin des hostilités, en 1604, la reconstruction de la chapelle fut décidée par l’évêque de Poitiers.

Au cours des Guerres de Vendée, Notre-Dame de Pitié devint une des protectrices des insurgés. C’est pourquoi, les Bleus chercheront à s’en prendre à ce lieu : ayant été vendu comme bien national, il fut acquis par un magistrat qui, après les combats, en fit don au diocèse.

Au milieu du XIXe siècle, l’abbé Laurentin entreprit la construction d’une vaste église pour accueillir tous les pèlerins. Une esplanade fut construite, ainsi qu’un calvaire monumental. Cet abbé établit aussi les plans de ce qui deviendrait la future basilique de Notre-Dame-de-Pitié, mais ce ne fut qu’avec son successeur que les travaux commencèrent, en 1891. Ils prirent fin après la Première Guerre mondiale. Son style néo-gothique, ses dimensions imposantes et sa localisation lui donnent une prédominance sur tout le paysage local. Malheureusement, faute de moyens, les travaux pour la construction de la flèche furent abandonnés. La statue du XVIe siècle fut mutilée à plusieurs reprises lors des différents affrontements locaux. Elle a été entièrement restaurée en 2001.

À un kilomètre de là, un miracle retentissant se déroula à la fin du XIXe siècle. Une jeune fille possédée alla au sanctuaire de Notre-Dame-de-Pitié afin d’être délivrée de l’Ennemi. Elle resta neuf jours en prière, accompagnée par sa famille. En vain. Finalement, le jour du départ arriva. Tandis qu’ils n’étaient encore qu’à quelques centaines de mètres du sanctuaire, la jeune fille, dans une extrême confiance, supplia la Sainte Vierge une dernière fois : « Oh ! Notre-Dame de Pitié, délivrez-moi. À mon secours... » À peine cette prière achevée, une grande lumière envahit l’endroit, et la Sainte Vierge apparut aux yeux de tous pour délivrer la fille du Malin. Le lieu est remarquable car il se situe sur un grand bloc granitique. La Vierge Marie marqua le rocher de la trace de son pas. En même temps, le démon, se sentant vaincu par la Belle Dame, s’enfuit, laissant dans le granit la marque de ses griffes. Le lieu prit le nom du miracle : le Pas-de-la-Vierge. Les premiers pèlerinages sur ce lieu commencèrent dès septembre 1894. On peut toujours vénérer ce lieu sanctifié par la présence de la Reine du Ciel.

Notre-Dame de Pitié, priez pour nous. Notre-Dame des Douleurs, priez pour nous.

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