Le bienheureux Miguel Pro (1891-1927) 1/2
Un bon petit diable…martyr du Christ Roi.
Avant de devenir martyr du Christ, Miguel, un Mexicain, causa d’abord quelques soucis à ses parents, d’excellents chrétiens. Il a très bon cœur mais est un incorrigible farceur. Un exemple ? Maria accompagne son frère en ville. Un paysan essaie, sous les quolibets des badauds, de vendre un vieil âne tout maigre et pelé. Miguel imite la voix de sa sœur et fait monter les enchères. Il les remporte et Maria essaie ensuite, tant bien que mal, de se défaire et du bourricot et du maître pendant que son frère se cache et rit de tout son cœur de l’événement.
« J’aspire à quelque chose de grand ! »
Madame Pro désespère devant les espiègleries répétées de son fils et soupire : « Mon Dieu ! Pourvu qu’il se convertisse ! » Et Miguel de se jeter dans les bras de sa mère ! « Mais oui, maman ! Je m’appelle aussi Augustin ! » Et… il continue de plus belle ! Entre 2 bouffonneries, il confie à Maria : « J’aspire à quelque chose de grand ! Et toi ? » L’exploitation minière que dirige son père le met en contact avec le monde ouvrier. A l’adolescence, la foi de Miguel s’attiédit. Il continue la pratique religieuse mais sans y mettre son cœur. Un jour, alors qu’il est dans la mine, il échappe de justesse à un accident mortel par une prière fervente à la Sainte Vierge. Des Jésuites l’invitent à venir les aider pour une mission. Miguel accepte, désireux de se changer les idées. Cela lui est très bénéfique. Ses sœurs aînées entrent au couvent à son grand désespoir mais cela le fait profondément réfléchir. Il finit par s’incliner devant la volonté de Dieu. « Je ne puis rien dire. Et que veut-Il de moi ? » Dieu l’attend chez les Jésuites chez lesquels il entre en 1911. Ce qui fait son originalité va devenir un moyen de sainteté et d’apostolat. Il apprend à prouver son amour à Jésus par les petits efforts d’une vie obscure et silencieuse. Il reste le boute-en-train des récréations et le premier à rendre service avec une grande délicatesse. A cette charité joyeuse, il joint la prière. Après ses plus éblouissantes facéties, on le trouve à la chapelle plongé dans le plus profond recueillement. La révolution éclate. Des lois antireligieuses sont publiées, des prêtres arrêtés, les églises fermées. Miguel est envoyé en Espagne pour y poursuivre ses études. Il conserve sa bonne humeur et soutient le moral des compatriotes, exilés comme lui. Il a l’art de détendre l’atmosphère. Un professeur répète à ses élèves pour les encourager à mieux travailler : « A la fin de l’année, vous regretterez tellement votre paresse que vos mouchoirs ne suffiront pas à étancher vos larmes. » Et, à la fin de l’année, chaque étudiant trouve, sur son pupitre, un drap avec cette inscription : « Veuillez verser ici vos larmes. » Son pays lui manque. Il souffre de terribles maux d’estomac qui vont nécessiter plusieurs interventions. A la veille de sa 3e intervention, il apprend le décès de sa mère. Malgré cela, il est heureux car il a « quelque chose à souffrir pour Dieu. » Miguel est ordonné prêtre en 1925 puis est rappelé, après plus de dix ans d’absence, au Mexique. L’aventure avec Jésus commence, ou plutôt se prolonge, mais d’une autre manière, beaucoup plus risquée… Pour la suite, cliquez ici