In Altum

Notre-Dame des Neiges, formez nos cœurs à votre image

Franz Stock (1904-1948) -1-

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 19)

Celui qui a été surnommé « l’archange de l’Enfer »...

Un résistant français rescapé de la seconde guerre mondiale raconte : « Au retour d’un interrogatoire, je sentis une présence dans ma cellule, j’ouvris les yeux et je vis un prêtre à mes côtés. Ayant le visage ensanglanté, il me lavait et me le pansait avec douceur, puis me fixant avec un regard d’une grande bonté, ce prêtre se présenta : ‘Je suis l’abbé Stock, aumônier des prisons.’ Il me demanda : ‘Etes-vous catholique, mon fils ?’ Quelques jours après, il revint dans ma cellule, muni d’une petite mallette en bois verni… Il masqua le petit Judas qui servait aux gardiens allemands à nous surveiller puis, après m’avoir entendu en confession, il me donna l’absolution et la sainte hostie… Il souffrait de nos souffrances. Nous devinions le martyre qu’endurait cet homme en constatant tous les jours l’atrocité du régime païen qui opprimait son peuple. »  Franz Stock est un Allemand, l’aîné d’une famille de 9 enfants. A l’école, il n’était pas doué, sauf en dessin et… en camaraderie. A 21 ans, mûri par la 1ère guerre mondiale, il entre au séminaire et dès 1926, il effectue de nombreux séjours en France avec les « mouvements pour la paix », d’inspiration franciscaine. Premier étudiant allemand en France après la guerre, une fois prêtre, il est nommé recteur de la paroisse allemande de Paris ; la Providence veillait : ce sera la couverture idéale pour son ministère à venir… L’abbé Franz Stock s’est toujours occupé en priorité des plus nécessiteux : - avant 1940 : les Allemands réfugiés en France (Juifs et opposants au régime nazi qui se met en place) - de 1940 à 1944 : les prisonniers de Fresnes, de la Santé et du Cherche-Midi, en tant qu’aumônier. Il se porte volontaire pour les prisonniers de guerre. N’étant pas aumônier militaire, il ne porte pas l’uniforme mais la soutane. Il est le seul aumônier allemand qui réussit à gagner, à force de bonté et de compassion, la confiance des prisonniers. Et en confession, il ne veut jamais savoir pourquoi le détenu a été arrêté, afin de ne pas risquer de les livrer s’il doit être torturé à son tour. Jamais il ne considère comme un péché un acte de résistance active aux Allemands. A la prison, ses poches sont toujours pleines d’objets désirés par les prisonniers. Pour ne rien oublier, il note dans son carnet : « Le 2ème couloir a besoin d’une cuiller ; la cellule 387 d’un missel, 274 d’une Vie de Jésus, 311 d’une image, 299 d’une brosse à dents, 262 désire Racine, Claudel et Rambaud, 257 une vie des Saints. Le 4ème couloir a besoin d’une glace, le 5ème de lames de rasoir, le 3ème de ciseaux de coiffeur, les cellules 261, 153, 394, 493, 501 ont besoin de peignes, 110 voudrait un livre de prières. » D’un naturel timide, il prend beaucoup sur lui pour faire une démarche auprès des autorités afin que les prisonniers juifs soient aidés par un rabbin. Devant le refus, il essaie de les aider, récitant avec eux des Psaumes dans leurs cellules. Mais le plus admirable chez cet homme d’un tempérament sensible (artiste, il aimait peindre), c’est qu’il va accompagner et aider quelques 1200 condamnés jusqu’au moment de leur exécution. Là, dans ce contexte inhumain, sa charité va opérer de véritables miracles… Pour lire la 2ème partie, cliquez ici

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