In Altum

Notre-Dame des Neiges, formez nos cœurs à votre image

Franz Stock (1904-1948) -2-

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 20)

Pour lire la 1ère partie, cliquez ici

Celui qui a été surnommé « l’archange de l’Enfer »… (suite et fin) 

Admirable chez l’abbé Franz Stock, c’est que, bien que sensible et surtout cardiaque, entre 1940 et 1944 il va assister jusqu’au Mont Valérien, lieu des exécutions, environs 1200 condamnés. Au Général de Cossé-Brissac qui est réticent devant un aumônier allemand, il dit : « Mon fils, aux yeux de Dieu il n’y a ni Anglais, ni Allemands, ni Français, il n’y a que des chrétiens, et moi qui vous parle, je ne suis qu’un prêtre de l’évêque de Paris. » Les condamnés étaient mis à mort par ses propres compatriotes… Dans une petite chapelle, il écoutait leurs dernières volontés (confessions, recommandations à leurs proches, désirs de ne pas être attachés ou sans bandeau sur les yeux…) et les encourageait avec beaucoup de respect, quels que soient leurs convictions (catholiques, communistes athées, Juifs…). Beaucoup lui demandaient de se mettre en face d’eux, derrière le peloton d’exécution, pour voir un visage humain à l’instant de la mort. En ce lieu inhumain, la charité de l’abbé Stock va obtenir des miracles… Ainsi ce chrétien breton qui jette ce dernier cri à ses bourreaux : « Je prie pour que vous rentriez en bonne santé auprès de vos femmes et de vos enfants. » Et l’officier d’Estienne d’Orves qui fait une accolade à l’officier allemand en lui disant : « Tu fais ton devoir envers ta Patrie, je fais le mien envers la mienne. »                                                                                                                                                                          "Je reste souvent des nuits sans dormir" Ou encore ce jeune résistant qui écrit à ses parents, 3 heures avant d’être fusillé : « Surtout aucune haine contre ceux qui me fusillent. « Aimez-vous les uns les autres », a dit Jésus et la religion à laquelle je suis revenu… J’ai serré la main de mes gardiens. Je vais tout de suite voir l’abbé : immense joie. Dieu est bon. » Et ce résistant communiste qui, avant de mourir, fait demander à sa femme par l’abbé de baptiser leurs enfants. Car l’abbé Stock avait aussi la pénible mission d’avertir les familles. Il a confié un jour à un prêtre : « Je pense souvent que je ne pourrai plus. Mes expériences ici sont si terribles que je reste souvent des nuits entières sans dormir. Que les hommes sont horribles, que les hommes sont méchants ! Jusqu’où peut aller la cruauté ? » Un jour, un séminariste vient chez lui pour lui demander s’il a quelque chose à lui donner pour l’aider à acheter son calice d’ordination. L’abbé Stock sort alors d’un tiroir un mouchoir plié, dont il extrait… un dentier en or et il lui dit : « Je vous le donne. En échange, priez pour le salut de son donateur. » En fait, c’était lors d’une marche des condamnés vers le mont Valérien, un vieux Juif tomba. L’abbé Stock voulut l’aider à se relever lorsqu’il trouva son dentier par terre près de lui. Il le lui tendit, mais le vieux Juif lui dit qu’il n’en aurait désormais plus besoin : ‘Vous trouverez bien quelqu’un à qui cela rendra service. » A la libération : il aurait pu rentrer dans son pays auprès de sa famille, car il était sur la liste de la Résistance des personnes à protéger lors de la victoire. Mais il préfère offrir ses services auprès des grands blessés allemands à l’hôpital de la Pitié. Un jour un commando FFI fait irruption, décidé à fusiller tout le monde. Mais reconnaissant l’abbé Stock, car il est un rescapé de Fresnes, le chef prend aussitôt l’hôpital sous sa protection. Puis il est prisonnier des américains (volontaire semble-t-il), où il apporte encore inlassablement les secours de son ministère auprès des prisonniers. 1945-1947 : il est supérieur du « séminaire des barbelés » à Orléans, transféré ensuite à Chartres ; une aventure incroyable : 939 jeunes séminaristes allemands prisonniers vont s’y succéder, jusqu’à 500 à la fois, dont 630 deviendront prêtres, certains évêques. Parmi eux aussi il y a de la haine dans le cœur à l’égard des Français. L’abbé Stock saura leur inculquer l’amour des ennemis. La libération des prisonniers laisse l’abbé Stock épuisé. Il meurt 8 mois plus tard. Nul doute qu’à présent, il œuvre plus que jamais pour l’amitié franco-allemande…

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