L’habit religieux est un signe, à propos duquel peuvent surgir certaines questions « Pourquoi avoir choisi de porter l'habit religieux ? Pourquoi cet habit ? » L'Eglise, lors du Concile Vatican II, a de nouveau présenté l'habit des religieux ainsi : « signe de la consécration à Dieu, il doit être simple et modeste, à la fois pauvre et décent, adapté aux exigences de la santé et approprié aux circonstances de temps et de lieux ainsi qu’aux besoins de l’apostolat » (Perfectae Caritatis, nº 17). L'habit est un signe d'appartenance; il distingue, désigne et rappelle à celui (ou celle) qui le porte qu'il (ou elle) représente sa Communauté et, par elle, l'Eglise. Le bienheureux Jean Paul II a rappelé dans Vita Consecrata (au numéro 25) que "L'Église doit toujours avoir le souci de se rendre visiblement présente dans la vie quotidienne, spécialement dans la culture contemporaine, si souvent sécularisée et cependant sensible au langage des signes. Pour cela, elle peut à bon droit attendre une contribution particulière de la part des personnes consacrées, appelées à rendre un témoignage concret de leur appartenance au Christ dans toutes les situations. »  Plus précisément, l'habit religieux sera le témoignage d'une vie consacrée au Royaume de Dieu. Comme l'habit enveloppe tout le corps, cette consécration nous prend tout entier ; comme l'habit est porté tous les jours, cette consécration est celle de toute la vie. La “prise d’habit” marque une étape importante dans le cheminement d’un frère ou d’une sœur vers son engagement définitif. Car l’habit signifie d’abord le changement de vie que comporte l’état religieux. Dans l’Ecriture, le vêtement désigne l’être et la fonction. Lorsqu’Elie veut transmettre sa charge prophétique à son successeur Elisée, il lui donne son manteau. Le nouveau baptisé passe l’habit blanc pascal après la triple immersion dans l’eau de la vie et de la mort car il est désormais revêtu du Christ Vivant et il y trouve sa plus profonde dignité. A la Transfiguration et au matin de la Résurrection en effet, Jésus apparaît drapé d’un vêtement étincelant, rayonnant de la vie divine plus forte que la mort. Porter l’habit, c’est ainsi manifester sa volonté de disponibilité et d’obéissance à un supérieur dont le rôle consiste à favoriser l’unité et la cohésion de la communauté. En outre, le vêtement religieux, simple, beau et toujours semblable, exprime la pauvreté dont les Frères et Sœurs font vœu, comme l’exprime le code de droit canonique au n° 669 : «En signe de leur consécration et en témoignage de pauvreté, les religieux porteront l'habit de leur institut selon la forme prescrite par le droit propre. Les religieux clercs d'un institut qui n'a pas d'habit particulier adopteront le vêtement du clergé selon les règles établies par la conférence des Evêques et les coutumes légitimes des lieux. »