Solidarité, unité, vie de famille, foi, une communion humaine
Message de Benoît XVIà François Hollande
Le 16 mai 2012, Benoît XVI a envoyé un message à François Hollande, à l'occasion de son investiture : « À son Excellence Monsieur François Hollande, Président de la République française. À l'occasion de votre investiture comme Président de la république française, je suis heureux de vous adresser mes vœux cordiaux pour l'exercice de vos hautes fonctions au service de tous vos compatriotes. Je demande à Dieu de vous assister pour que, dans le respect de ses nobles traditions morales et spirituelles, votre pays poursuive avec courage ses efforts en vue de l'édification d'une société toujours plus juste et fraternelle, ouverte sur le monde et solidaire des nations les plus pauvres. Puisse la France, au sein de l'Europe et de la communauté internationale, demeurer un facteur de paix et de solidarité active, dans la recherche du bien commun, du respect de la vie ainsi que de la dignité de chaque personne et de tous les peuples. Sur votre personne et sur tous les habitants de la France, j'invoque de grand cœur l'abondance des Bénédictions divines. »
Défendre la vie et la famille
« Témoigner de l’amour de Dieu dans l’attention aux plus faibles se conjugue aussi avec la défense de la vie, de son commencement jusqu’à sa fin naturelle… La défense de la famille, à travers des lois justes et capables de protéger aussi les plus faibles, constitue toujours un point important pour maintenir un tissu social solide et offrir des perspectives d’espérance pour le futur. » Arezzo, le 15 mai 2012
Transmettre la foi
Benoît XVI a rencontré le 5 mai 2012 un groupe d'évêques des Etats-Unis en visite ad limina. Son discours était tout entier centré sur le thème de l'éducation religieuse, et de la transmission de la foi : « les écoles catholiques, dit-il, sont une ressource essentielle pour la nouvelle évangélisation. Il n’est pas exagéré de dire que fournir aux jeunes une solide éducation dans la foi représente le défi interne le plus urgent que doit affronter la communauté catholique dans votre pays. Le dépôt de la foi est un trésor inestimable que chaque génération doit transmettre à la suivante en ralliant les cœurs à Jésus Christ et en formant les esprits dans la connaissance, la compréhension et l’amour de son Eglise. »
Tous ensemble, avec le Seigneur
Benoît XVI a reçu à déjeuner, lundi 21 mai, des membres du Collège des cardinaux, à l’occasion de son 85e anniversaire, et du septième anniversaire de son élection : « Dans le combat contre le mal, il est important d’avoir des amis. Aujourd’hui, l’expression « Ecclesia militans » est un peu passée de mode, mais en réalité nous pouvons encore mieux comprendre combien elle est vraie, et porte en elle une vérité. Nous voyons comment le mal veut dominer le monde et qu’il est nécessaire d’entrer dans le combat contre le mal… Nous sommes dans ce combat, et dans ce combat il est très important d’avoir des amis. Et en ce qui me concerne, je suis entouré par mes amis du Collège cardinalice : ce sont mes amis et je me sens à la maison, je me sens en sécurité dans la compagnie de ces grands amis, qui sont avec moi et tous ensemble avec le Seigneur…. Merci à vous, pour la communion de joies et de douleurs. Avançons, le Seigneur a dit : « Courage, j’ai vaincu le monde ». Nous sommes dans l’équipe du Seigneur, et donc dans l’équipe victorieuse. Merci à vous tous. Le Seigneur vous bénisse tous. Et faisons un toast ! »
La fête de la communion humaine
En cette fête de la Pentecôte, Benoît XVI a fait un parallèle saisissant entre notre monde et le récit biblique de la tour de Babel... « La Pentecôte est la fête de l’union, de la compréhension et de la communion humaine. Nous pouvons tous constater que dans notre monde, alors même que nous sommes toujours plus proches les uns les autres, avec le développement des moyens de communications qui semblent abolir les distances géographiques, la compréhension et la communion entre les personnes est souvent superficielle et difficile : il demeure des déséquilibres qui amènent assez souvent au conflit ; le dialogue entre les générations est pénible et parfois l’opposition prévaut ; nous assistons à des évènements quotidiens où il semble que les hommes deviennent plus agressifs et plus méfiants ; se comprendre les uns les autres semble trop exigeant, et on préfère rester dans son propre « moi », dans ses propres intérêts. Dans ce contexte, pouvons-nous vraiment trouver et vivre cette unité dont nous avons tant besoin ? L'unité peut arriver seulement par le don de l’Esprit de Dieu » Le récit de la Pentecôte dans les Actes des apôtres, que nous avons écouté dans la première lecture (cf. Ac 2,1-11), renvoie en arrière-plan à l’une des fresques fondamentales que nous trouvons au commencement de l’Ancien Testament : l’histoire, ancienne, de la construction de la Tour de Babel (cf. Gn 11,1-9). Mais qu’est-ce que Babel? C’est la description d’un royaume où les hommes ont accumulé tant de pouvoir qu’ils pensent pouvoir s’affranchir d’un Dieu lointain et être assez forts pour pouvoir construire tout seuls un chemin qui aille jusqu’au ciel, pour en ouvrir les portes et prendre la place de Dieu. Dans ces circonstances pourtant, il arrive quelque chose d’étrange et de singulier. Tandis que les hommes travaillaient ensemble pour construire la tour, ils ont soudain réalisé qu’ils étaient en train de construire les uns contre les autres. Tandis qu’ils tentaient d’être comme Dieu, ils couraient le risque de n’être même plus des hommes, car ils avaient perdu un élément fondamental de l’être de la personne humaine : la capacité de se mettre d’accord, de se comprendre et d’œuvrer ensemble. Ce récit biblique contient une vérité éternelle; nous le voyons dans l’histoire, mais aussi dans le monde actuel. Avec le progrès de la science et de la technique nous sommes parvenus au pouvoir de dominer les forces de la nature, de manipuler les éléments, de fabriquer des êtres vivants, touchant presque à l’essence même de l’homme. Dans ce contexte, prier Dieu semble quelque chose de dépassé, inutile, parce que nous pouvons construire et réaliser nous-mêmes tout ce que nous voulons. Mais nous ne nous apercevons pas que nous sommes en train de revivre l’expérience de Babel. Revenons alors à la question initiale : peut-il vraiment exister l’unité, la concorde ? Et comment ? Nous trouvons la réponse dans l’Ecriture Sainte: l’unité peut arriver seulement par le don de l’Esprit de Dieu… »