In Altum

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« L’année de la foi : un pèlerinage dans les déserts du monde contemporain »

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 34)

Le jeudi 11 octobre, le Saint Père a ouvert l’année de la foi. Le soir, plus de 40 000 personnes se sont rassemblées pour une grande procession aux flambeaux pour confier cette année au Seigneur.

De l’homélie de la messe d’ouverture de l'Année de la foi

Avec une joie profonde nous inaugurons aujourd’hui l’Année de la foi. Je considère que la chose la plus importante [...] est de raviver dans toute l’Église ce désir d’annoncer à nouveau le Christ à l’homme contemporain. Mais, afin que cet élan intérieur pour la nouvelle évangélisation ne reste pas seulement virtuel il faut qu’il s’appuie sur un fondement concret et précis, et ce fondement est constitué par les documents du Concile Vatican II. Si aujourd’hui l’Église propose une nouvelle Année de la foi ainsi que la nouvelle évangélisation, ce n’est pas pour célébrer un anniversaire, mais parce qu’on en a besoin, plus encore qu’il y a 50 ans ! [...] Les dernières décennies une « désertification » spirituelle a progressé. Au temps du Concile, on pouvait déjà percevoir un monde sans Dieu à travers certaines pages tragiques de l’histoire, mais aujourd’hui nous le voyons malheureusement tous les jours autour de nous. C’est le vide qui s’est propagé. Mais c’est justement à partir de l’expérience de ce désert, de ce vide, que nous pouvons découvrir de nouveau la joie de croire, son importance vitale pour nous. Dans le désert on redécouvre la valeur de ce qui est essentiel pour vivre ; ainsi dans le monde contemporain les signes de la soif de Dieu, du sens ultime de la vie, sont innombrables. Et dans le désert il faut surtout des personnes de foi qui, par l’exemple de leur vie, montrent le chemin vers la Terre promise [...] Aujourd’hui plus que jamais évangéliser signifie témoigner d’une vie nouvelle, transformée par Dieu, et ainsi indiquer le chemin. [...] Voici alors la façon dont nous pouvons penser cette Année de la foi : un pèlerinage dans les déserts du monde contemporain, au cours duquel il nous faut emporter seulement ce qui est essentiel : « ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent… » (cf. Lc 9,3) mais l’Évangile et la foi de l’Église dont les documents du Concile Vatican II sont l’expression lumineuse, comme l’est également le Catéchisme de l’Église catholique. Que la Vierge Marie brille toujours comme l’étoile sur le chemin de la nouvelle évangélisation.

Benoît XVI au sanctuaire marial de Lorette : 50 anniversaire du pèlerinage de Jean XXIII avant l'ouverture du Concile Vatican II.

« Comme Jean XXIII, je suis venu moi aussi confier à la Mère de Dieu, l’Année de la foi et le Synode des évêques sur la nouvelle évangélisation. Ici à Lorette, nous avons l’opportunité de nous mettre à l’école de Marie qui [...] se fait maison vivante du Seigneur. Dans la crise actuelle, [...] l’incarnation du Fils de Dieu nous dit combien l’homme est important pour Dieu et Dieu pour l’homme. Sans Dieu, l’homme finit par faire prévaloir son propre égoïsme sur la solidarité et sur l’amour, les choses matérielles sur les valeurs, l’avoir sur l’être. [...] Avec Dieu, même dans les moments difficiles, de crise, apparaît un horizon d’espérance. L’Incarnation nous dit que nous ne sommes jamais seuls, que Dieu entre dans notre humanité et nous accompagne. [...] Là où habite le Christ, ses frères et sœurs ne sont plus des étrangers… C’est la foi, qui nous unit en une seule famille et qui nous rend tous frères et sœurs. En contemplant Marie, nous devons nous demander si nous aussi nous voulons être ouverts au Seigneur… ou si nous avons peur que la présence du Seigneur puisse être une limite à notre liberté. Mais c’est précisément Dieu qui libère notre liberté, la libère du repli sur elle-même, de la soif du pouvoir, de la possession, de la domination, et la rend capable de s’ouvrir à la dimension qui lui donne tout son sens, celle du don de soi, de l’amour, qui se fait service et partage… Nous trouvons ici à Lorette, une maison qui [...] nous rappelle que nous sommes tous pèlerins, que nous devons toujours être en chemin vers une autre maison, vers la maison définitive, celle de la Cité éternelle. [...] Je voudrais confier à la très sainte Mère de Dieu toutes les difficultés que vit notre monde à la recherche de la sérénité et de la paix... Je voudrais confier aussi à Marie ce temps spécial de grâce pour l’Eglise, qui s’ouvre devant nous. Toi, Mère du oui, qui a écouté Jésus, parle-nous de lui, raconte-nous ton chemin pour le suivre sur la voie de la foi, aide-nous à l’annoncer pour que tout homme puisse l’accueillir et devenir demeure de Dieu."

Le soir du 11 octobre, Le Pape a ainsi conclu la procession aux flambeaux

« Il y a cinquante ans, le bon pape Jean nous a dit des paroles inoubliables, paroles de bonté, paroles du cœur. Nous étions heureux et pleins d’enthousiasme. Le concile était inauguré ; nous étions sûrs qu’un nouveau printemps de l’Eglise allait venir. Aujourd’hui aussi, nous sommes heureux, nous portons la joie au fond de notre cœur, mais une joie peut-être plus sobre, humble. Au cours de ces cinquante années, nous avons fait l’expérience du fait que le péché originel existe, et qu’il se traduit, toujours à nouveau dans des péchés personnels, qui peuvent aussi devenir des structures de péché. Nous avons vu que dans le champ du Seigneur il y a toujours l’ivraie. Nous avons vu que la fragilité humaine est présente dans l’Eglise, que la barque de l’Eglise navigue aussi, avec des tempêtes qui la menacent. Parfois nous avons pensé : « le Seigneur dort et il nous a oubliés ». Mais nous avons aussi eu une nouvelle expérience de la présence du Seigneur, de sa bonté, de sa force. (…) Nous avons vu que le Seigneur ne nous oublie pas. Aujourd’hui aussi, à sa façon, humble, le Seigneur est présent, et il réchauffe les cœurs, montre la vie, crée des charismes de bonté et de charité qui illuminent le monde, et qui sont pour nous la garantie de la bonté de Dieu. Oui, le Christ est vivant, il est avec nous aujourd’hui aussi, et nous pouvons être heureux aujourd’hui aussi, parce que sa bonté ne s’éteint pas: elle est forte aujourd’hui aussi ! Enfin, j’ose faire miennes les paroles inoubliables du pape Jean : « Rentrez chez vous, donnez un baiser à vos enfants, et dites que c’est celui du pape ».

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