Ô beauté si ancienne et si nouvelle, tard je t'ai aimée !
Jips ? C’est toi ? Qu’est ce qui te prend ? Bah quoi ? J’ai le droit de m’émerveiller non ? D’où viennent la beauté et l’harmonie de la création ? Jips a invité pour nous différents intervenants qui vous donnent leur point de vue… Le biologiste Cécelaoui : La beauté est un besoin de la nature et "Les couleurs sont ses sourires" disait le poète anglais Leigh Hunt. Chez les animaux, les pigments ont un rôle dans la protection contre la lumière solaire. Ainsi les papillons mettent-ils à profit les pigments pour capter le maximum de lumière solaire afin d’échauffer les muscles servant à leur envol. Les couleurs des animaux jouent aussi un rôle dans les relations avec leur entourage, pour se camoufler, effrayer ou tromper, attirer un partenaire, alerter etc. On dit même que les couleurs d’automne joueraient un rôle dans la libération de certains éléments nutritifs dans les tissus de l’arbre, en vue de la croissance l’année suivante… Quant aux fleurs, leurs couleurs jouent avant tout un rôle utile pour attirer le polinisateur, mais peuvent aussi également avoir une influence sur la germination, la répulsion des prédateurs, la croissance, la respiration, la protection de la plante vis-à-vis des agressions de la lumière. Remarquons aussi que leur parfum joue un rôle attractif souvent plus important que les couleurs elles-mêmes. Il y a donc autant de teintes dans la nature que de besoins, et cela crée un très beau tableau ! Le mathématicien Célogique : Bien sûr, bien sûr ! Mais ne retrouve-t-on pas très souvent le « nombre d’or » (+ dans un prochain numéro) dans la nature, nombre omniprésent réglant ses proportions ? Conséquence ? l’harmonie ! Des lois objectives régissent l’harmonie : la musique c’est des maths, et les grandes œuvres musicales comportent des structures remarquablement ordonnées : des musiciens brillants, ne connaissant même pas la théorie musicale, arrivent à des œuvres dont la mathématique est remarquable : mystère ! De plus, la plupart des organismes sont construits sur une symétrie et tout se passe comme si on avait un soin particulier pour l’esthétisme en négligeant ce qui ne se voit pas. Il y a donc bien une beauté… naturelle ! Le philosophe Alolalune : Beauté naturelle : oui, oui. Mais, heu, la beauté d’une créature dépasse la simple géométrie. Elle est plus que la simple harmonie… Elle s’imprime en nous et tourne nos regards à la fois plus haut et plus profondément en nous mêmes. Elle procède moins de concepts humains que d’un sentiment intérieur qui nous fait trouver une chose belle. Le Révérend Abbé Dutouversail, théologien. Tout à fait d’accord ! Dans ce sentiment pur de la beauté, il y a justement la présence de Dieu. « Et Dieu vit que cela était bon. » Le mot hébreu « tov » signifie à la fois bon et beau. Dieu est créateur et a voulu la création bonne et belle, reflet de ce qu’Il est Lui-même. La voie de la beauté nous conduit donc à saisir le Tout dans le fragment, l'infini dans le fini, Dieu dans la nature et dans l'histoire. A + Jips