Quand l’art exalte la grandeur et la beauté de la foi chrétienne... En ce temps pascal qui nous invite à porter nos regards vers notre Sauveur ressuscité, découvrons une œuvre d’art qui souligne la splendeur du Christ. Le retable de l’Agneau mystique se trouve dans la cathédrale Saint-Bavon de Gand en Belgique. Il a été achevé en 1432 et exécuté par deux frères, célèbres peintres de l’époque : Hubert Van Eyck et Jan Van Eyck. Etant donné la grande richesse de ce retable, constitué de 24 panneaux encadrés, nous ne nous intéresserons qu’au volet principal. Le panneau central représente l’adoration de l’Agneau de Dieu, dans le cadre d’une  cérémonie liturgique, et s’inspire de l’Apocalypse. On distingue 4 groupes en provenance des 4 coins du tableau venant se grouper autour de l’agneau debout sur l’autel, victime triomphante que les élus acclament : « Il est digne l’Agneau immolé de recevoir puissance et richesse, sagesse et force » (Ap 5, 12). Un flot de sang s’échappe de sa poitrine et vient remplir la coupe du salut placée sur l’autel, sur lequel figure l’inscription « ecce agnus Dei qui tollit peccata mundi » (voici l’agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde). Autour, 14 anges sont agenouillés : 8 en prière, 2 encensant l’autel, 4 portant les instruments de la Passion (croix, couronne d’épines, clous, lance, tige d’hysope avec l’éponge, fouet, colonne de la flagellation). A l’arrière-scène, 2 groupes d’élus s’avancent avec les palmes à la main : il s’agit des confesseurs de la foi (leurs coiffures permettent de reconnaître trois papes, deux cardinaux, onze évêques et une foule de moines et de prêtres) et des vierges martyres (Ste Dorothée et sa corbeille de fruits, Ste Barbe et sa tour, Ste Agnès et son agneau). Le devant de la scène met en présence l’Ancienne et la Nouvelle Alliances. A gauche se trouvent les témoins de l’Ancien Testament, parmi lesquels les 12 petits prophètes, agenouillés et tenant un livre entre les mains. Les 4 personnages debout derrière eux représentent les 4 grands prophètes (Isaïe, Jérémie, Ezéchiel et Daniel) suivis de philosophes païens qui ont été à la recherche du vrai Dieu. En face de ce groupe se tiennent les représentants de la Nouvelle Alliance : on distingue douze hommes agenouillés (les apôtres) qui précèdent des membres de l’Eglise vêtus de rouge (parmi eux se trouve St Etienne portant dans sa dalmatique les pierres avec lesquelles il a été lapidé). Ces 2 groupes sont séparés par une fontaine évoquant le fleuve de vie qui irrigue la Jérusalem céleste, dont parle l’Apocalypse (Ap 22, 1). Cette fontaine aux 8 côtés (comme les baptistères, le chiffre 8 évoquant la nouvelle Création le 8^ème jour avec la résurrection du Christ) se déverse dans un ruisseau dont le lit est recouvert de pierres précieuses. La scène se déroule dans un paysage inventé, caractérisé par une riche végétation aux espèces poussant sous des latitudes différentes, mais dans lequel les spécialistes reconnaissent des bâtiments réels à l’arrière-plan, telles les tours des cathédrales d’Utrecht et de Gand. Ce retable, par tous ces éléments, nous invite à contempler la gloire éternelle du Christ.