Et l’homme inventa l’allumette !
Les scouts connaissent « la Légende du Feu ». Ce feu qui était jadis un Prince perfide et méchant fut dompté par l’enchanteur Merlin. Dès lors, le feu, pour notre service s’est fait petit, si bien que sur terre les plus malheureux sont ceux qui n’ont pas de feu ! Mais savez-vous que grâce à l’intelligence et aux divers éléments de la nature que Dieu a donnés à l’homme, ce dernier a su réunir ceux qui devaient produire, sans effort et en un instant … le FEU ! Et l’homme inventa les allumettes. Remontons un peu le temps… Il a été retrouvé, à Saintes, des "allumettes" datées du IIe siècle. Au VIe siècle, en Chine, des bâtonnets de pin imprégnés de soufre servaient non pas à produire une flamme mais seulement à la transporter au contact d'une braise préalablement obtenue par les moyens classiques (briquet d'acier, par exemple, déjà connu des Romains). Il en fut ainsi pendant longtemps. La première allumette inflammable par friction est l'invention du chimiste anglais John Walker en 1827 utilisant du phosphore et du soufre. Walker mit au point un mélange de sulfure d'antimoine, de chlorate de potassium, gomme et d'amidon, qui pouvait s'enflammer en frottant sur une surface rugueuse. Les premières allumettes, furent commercialisées sous le nom de « LUCIFERS ». Elles présentaient d'importants défauts, la flamme étant instable et la réaction trop violente. De plus, l'odeur qu'elles produisaient était désagréable. En 1831, le Français Charles Sauria ajouta du phosphore blanc afin d'atténuer l'odeur. Malheureusement, ceux qui travaillaient à leur fabrication furent atteints par des maladies osseuses, en particulier au niveau des mâchoires, liées à l'exposition au phosphore blanc. En Autriche, en 1833 des allumettes chimiques à base de phosphore étaient tellement inflammables que le cahot des voitures de transport suffisait à les faire prendre. Elles furent interdites jusqu'en 1840, époque où Preshel inventa sa fameuse pâte composée de gomme épaisse de chlorure de potasse, de phosphore et de bleu de Prusse. Aujourd’hui, l’allumette est devenue un produit courant et bien utile mais savez-vous comment sont-elles fabriquées? Ce sont principalement des peupliers qui servent à produire le bâtonnet de l’allumette. Les grumes écorcées sont tronçonnées en billons d’une longueur moyenne de 66 cm. Les billots vont ensuite être « déroulés », pour constituer une série de feuilles empilées les unes sur les autres sous forme de « matelas ». Le matelas est ensuite introduit dans le hachoir qui le découpe en tiges de sections et longueurs déterminées. La pâte (qui constitue le bouton de l’allumette) est fabriquée dans un laboratoire annexe. Elle est composée principalement de chlorate de potassium, de gélatine et farine fossile, de catalyseurs, pigments et colorants. Les tiges de bois sont ensuite acheminées par un transporteur pneumatique vers les machines à « chimiquer ». Elles sont placées verticalement pour tremper dans un premier temps dans un bain de paraffine liquide, puis un nouveau trempage permet la dépose du bouton. Une fois sèches, les allumettes sont mises en boîte. Et voilà, le feu peut jaillir sans effort et sans danger immédiat !!!