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Le témoignage d’un veilleur du 26 mai...

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 41)

Au soir de la nouvelle mobilisation impressionnante du 26 mai, de nombreux jeunes sont restés pour veiller pacifiquement aux Invalides. Voici le témoignage de l’un d’eux sur cette soirée : Une fois l’hymne de la Manif pour tous et l’hymne national chantés, une fois la manifestation officiellement dissolue, une fois la foule dispersée, des petits groupes se forment sur l’esplanade des Invalides. Deux groupes se distinguent par leur masse et leur silence : l’un au milieu de l’esplanade, l’autre près du pont Alexandre III, les deux sont repérables à une banderole où l’on peut lire : « Les Veilleurs ». Un peu de temps s’écoule avant que, au beau milieu de l’esplanade, la tension monte entre le reste des manifestants et les forces de l’ordre, symbole de l’Etat. Les Veilleurs ne bronchent pas, continuant, comme à leur habitude, à écouter textes philosophiques et morceaux de musique classique, et à chanter avec calme et conviction que « l’Espérance est un trésor ». Les Veilleurs sont là, au beau milieu d’un décor surréaliste où bouteilles et fumigènes des manifestants répondent aux matraques et aux gaz des CRS et policiers en civil, où résonnent en cacophonie des cris, des sirènes, des explosions de grenades lacrymogènes... Le son d’une cornemuse semble vouloir donner du courage à la fois aux manifestants et aux Veilleurs, comme sur un champ de bataille. Les Veilleurs sont là, cherchant la force intérieure pour trouver la paix et la répandre. Les Veilleurs sont là, allumant leurs bougies alors que la nuit tombe, pour montrer qu’ils veillent sur la France, son avenir, ses enfants. Soudain, enfumé par les gaz lacrymogènes jetés ici et là par les forces de l’ordre, l’un des deux groupes de « Veilleurs » migre, pleurant, vers la pelouse d’en face. Sans bruit. Une fois rassis, le groupe se concentre à nouveau pour retrouver la paix après la dispersion. Plus loin, la violence continue. Les policiers en civil participant allègrement à l’envenimer. Une seconde fois, les Veilleurs du milieu des Invalides se lèvent, en silence, pour rejoindre les autres. Le cortège s’élance pour traverser l’esplanade, dans un calme absolu, chantant ce chant de l’Espérance. Ils traversent l’esplanade où la violence va se calmer, l’espace d’un instant, comme pour marquer le respect que tous ressentent pour ces « Veilleurs », porteurs de la flamme de la Paix. Les manifestants « rebelles » applaudiront le cortège sur son passage, en signe de respect et l’air de dire : « on n’emploie pas les mêmes moyens, mais on mène le même combat ! ». Les Veilleurs le leur rendront plus tard : lorsque les cars de police emmèneront les derniers réfractaires, les Veilleurs, fidèles à leur silence, lanceront de fraternels saluts de la main à leurs camarades embarqués. L’esplanade des Invalides retrouvera alors son calme, seuls les camions de CRS la parcourront encore et leurs gyrophares l’éclaireront. Dans la nuit noire, la Veille peut se poursuivre, et la flamme des Veilleurs continuer à briller. Sur cette esplanade des Invalides résonne alors cette parole d’espérance : « Vous êtes aussi jeune que votre foi, aussi jeune que votre espoir. Vous resterez jeune tant que vous resterez réceptif aux messages de la nature, de l’homme et de l’infini »… Certains resteront jusqu’au petit matin, jusqu’à ce que Paris s’éveille. Le combat pacifique, lui aussi, continue jusqu’à ce que les consciences s’éveillent. D’ici-là, nous n’abandonnerons pas, nous ne lâcherons rien, jamais, convaincus nous aussi que "l’Espérance est un trésor ! "

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