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Le chant grégorien

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 42)

A l’approche du Bac, Augustin est allé prier dans une abbaye bénédictine, espérant être ainsi pistonné par l’Esprit Saint pour son oral de latin ! A la fin de l’office, il s’entretient avec un moine, frère Martin sur le chant grégorien... Voici un compte-rendu de cette conversation. Augustin : Qui est à l’origine du chant grégorien ? Fr Martin : Le Grégorien, « chant propre de l’Église romaine » a été attribué au  Pape saint Grégoire le Grand (590-604). En fait, saint Grégoire a surtout fixé le texte des prières romaines dans son sacramentaire (Ancien livre liturgique à l'usage du célébrant), de même que le formulaire des diverses pièces chantées à la messe. Augustin : Et alors, du temps de St Grégoire, on chantait le grégorien comme on le chante maintenant ? Fr Martin : Non. La forme actuelle et classique du grégorien est apparue au IXème siècle. En fait, le chant grégorien est le résultat de la confluence des traditions romaines et franques. Sa diffusion est due à l’action unificatrice de Charlemagne, servie bientôt par les premières notations manuscrites en signes neumatiques, si précieux pour l’intelligence du rythme et de l’interprétation grégorienne. Augustin : Mais, qu’est-ce que « un signe pneumatique » ? Fr Martin : Non, non, je n’ai pas dit « pneumatique », mais « neumatique » ! en musique, on appelle neume la suite de notes qui se chantent d’un seul souffle, sur une même syllabe. Augustin : J’ai remarqué que vous chantez sans instrument... l’organiste est-il malade ? Fr Martin : Normalement (même s’il n’en est pas toujours ainsi), le grégorien doit se chanter a capella, c'est-à-dire, sans accompagnement harmonisé instrumental, car toute harmonisation, même discrète, modifie la structure de cette musique. Il s'agit d'un chant homophone, plus précisément chant monodique qui ne peut supporter aucune adjonction de sons étrangers à sa ligne mélodique, toutes les voix qui l'exécutent chantent donc « à l’unisson ». Augustin : Quand on parle de grégorien, on pense souvent à l’abbaye de Solesmes... pourquoi ? Fr Martin : En effet, l’Abbaye de Solesmes fut la cheville ouvrière de la restauration grégorienne dans la deuxième moitié du XIXe siècle, sous l’impulsion de Dom Guéranger. Cette redécouverte est partie de l’étude minutieuse des manuscrits de chant grégorien, étude qui s’est concrétisée dans la publication de la Paléographie musicale. Augustin : Que pouvez-vous me dire sur la place du chant grégorien dans l’Eglise ? Fr Martin : Le chant grégorien demeure le chant propre de la liturgie romaine. Depuis Saint Pie X et l’aboutissement des premiers travaux d’érudition concernant l’histoire de ce chant, en passant par le Concile Vatican II, et jusqu’à Jean-Paul II, puis Benoît XVI et maintenant, François, le Magistère de l’Eglise essaie de lui donner sa place dans les célébrations liturgiques. Il est, par excellence, le trésor de la liturgie romaine, ce qui n’exclut pas, bien évidemment, d’utiliser d’autres répertoires pour louer le Seigneur!

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