80 ans de papamobile
Pour assurer les déplacements publics des papes, le Vatican a toujours utilisé des véhicules conçus spécialement pour cet usage. Très tôt, les constructeurs ont compris la publicité mondiale que représentait un tel véhicule…
Passons en revue ses évolutions.
Le premier véhicule automobile – qui succède à une immense série de divers carrosses – est offert à Pie XI en 1930 par André Citroën. C’est une limousine « Lictoria », dotée d’un petit trône à l’arrière. La même année, Mercedes offre une « Nürbürg 460 », qui marque le début d’une collaboration entre le Vatican et le constructeur allemand. Celle-ci ne s’interrompra que pendant la 2nde guerre mondiale. En 1940, Pie XII reçoit une américaine, une Cadillac « Fleetwood Serie 75 », puis les allemandes marquent leur retour : en 1960, Jean XXIII reçoit une Mercedes « 300d » à toit ouvrant, puis Paul VI en 1963 une « 600d » et en 1964 une Lincoln Continental. L’année 1979 marque un tournant dans l’histoire des papamobiles. D’une part, alors que toutes étaient jusqu’alors noires, elles seront désormais blanches. D’autre part, c’est l’arrivée de la « classe G » de Mercedes, un 4x4 de 156 ch., spécialement aménagé pour le pape et fruit de deux ans d’études. En 1981, suite à la tentative d’attentat contre Jean Paul II, le service de sécurité du Vatican rend inenvisageable l’usage permanent d’une voiture découverte. La « classe G » est alors recouverte d’une verrière blindée, capable de résister à des armes de type AK-47, de calibre 12.5 mm, ou encore à des jets de grenades. En 2011, le Mercedes « ML » fait son entrée, en remplacement et complément de la « classe G ». Alors que la version de base de cette dernière est ouvertement tout terrain (d’ailleurs en service dans différentes armées européennes, et ayant servi de base à la conception du P4, la jeep de l’armée française), le ML est un 4x4 de ville, plus luxueux. Benoît XVI appréciera cette version, toujours grandement modifiée, et il en recevra deux de nouvelle génération (le « ML II ») en décembre 2012, des mains du directeur de Daimler. On a récemment entendu parler de deux Renault « ZE » électriques, offertes du temps de Benoît XVI et jamais vues en public. Celles-ci sont uniquement destinées aux déplacements au sein de Castel Gandolfo ; en effet, en cas de menace sur le pontife lors d’une sortie publique, un simple moteur électrique ne pourrait évacuer assez rapidement le pontife. Enfin, le marché de la papamobile s’ouvre ponctuellement aux fabricants des pays visités par le pape, lorsque le déplacement du véhicule habituel n’est pas envisageable (coût...). Dans ce cas, le pays concerné met un point d’honneur à concevoir la papamobile « idéale ». Comme on le voit, le parc des papamobiles est vaste. Cette diversité permet à chaque pape de choisir le véhicule qui lui convient le mieux. Notre pape François a, quant à lui, remis à l’honneur la « classe G », peut être parce qu’il juge ce véhicule plus modeste que le ML, plus proche des gens. Et pour terminer sur une touche plus cocasse, sachez que notre pape a hérité ce 15 juillet d’une 4L blanche, "increvable" selon lui...