In Altum

Notre-Dame des Neiges, formez nos cœurs à votre image

La Paix et la Confiance

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 44)

« Oui, la paix est possible !Oui, nous la voulons ! »

Extraits de l’Homélie énergique lors de la grande veillée de prière pour la Paix le 7 septembre, place Saint Pierre. « Est-il possible de parcourir la voie de la paix ? Pouvons-nous sortir de cette spirale de douleur et de mort ? […] En invoquant l’aide de Dieu, sous le regard maternel de la Vierge Salus populis romani, Reine de la paix, je veux répondre : Oui, c’est possible à tous ! Ce soir, je voudrais que de toutes les parties de la terre nous criions : Oui, c’est possible à tous ! Ou mieux, je voudrais que chacun de vous, du plus petit au plus grand, jusqu’à ceux qui sont appelés à gouverner les Nations, réponde : Oui, nous le voulons ! Ma foi chrétienne me pousse à regarder la Croix. Comme je voudrais que pendant un moment tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté regardent la Croix ! On peut y lire la réponse de Dieu : là, à la violence on ne répond pas par la violence, à la mort, on ne répond pas par le langage de la mort. Dans le silence de la Croix, se tait le bruit des armes et parle le langage de la réconciliation, du pardon, du dialogue, de la paix. "Dans le silence de la Croix parle le langage de réconciliation." Je voudrais demander au Seigneur, ce soir, que nous, chrétiens et frères des autres religions, chaque homme et chaque femme de bonne volonté crie avec force : la violence et la guerre ne sont jamais la voie de la paix ! Que chacun s’applique à regarder au fond de sa conscience et écoute cette parole qu’elle dit : sors de tes intérêts qui atrophient le cœur, dépasse l’indifférence envers l’autre qui rend le cœur insensible, vaincs tes raisons de mort et ouvre-toi au dialogue, à la réconciliation : regarde la douleur de ton frère, je pense aux enfants : seulement à ceux-là… regarde la douleur de ton frère, et n’ajoute pas une autre douleur, arrête ta main, reconstruis l’harmonie qui s’est brisée ; et cela non par le conflit, mais par la rencontre ! Que se taisent les armes ! La guerre marque toujours l’échec de la paix, elle est toujours une défaite pour l’humanité. Encore une fois, les paroles de Paul VI résonnent : « Plus les uns contre les autres, plus, jamais !... Jamais plus la guerre, jamais plus la guerre ! » (4 octobre 1965). « La paix s’affermit seulement par la paix, celle qui n’est pas séparable des exigences de la justice, mais qui est alimentée par le sacrifice de soi, par la clémence, par la miséricorde, par la charité »

  Ne pas juger son frère (Homélie du 13 septembre)

« Ceux qui vivent en jugeant leur prochain, en parlant mal de leur prochain sont hypocrites. Car ils n’ont pas la force, le courage de regarder leurs propres défauts. Le Seigneur ne s’étend pas beaucoup sur cela. Ensuite, plus avant, il dira : celui qui a dans son cœur la haine contre son frère est un meurtrier. Il le dira. L’apôtre Jean le dit lui aussi très clairement dans sa première lettre : celui qui hait son frère marche dans les ténèbres. Celui qui juge son frère est un meurtrier ». Donc « chaque fois que nous jugeons nos frères dans notre cœur, ou pire quand nous en parlons avec les autres, nous sommes des chrétiens meurtriers ». Et cela, « ce n’est pas moi qui le dit, mais le Seigneur, […] si tu parles mal de ton frère, tu tues ton frère. Et chaque fois que nous faisons cela, nous imitons le geste de Caïn, le premier meurtrier [… Invoquons] pour nous, pour toute l’Eglise, la grâce de la conversion de la criminalité de la malveillance en humilité, en mansuétude, en magnanimité de l’amour envers son prochain ».

Le regard de Jésus relève (Homélie du 21 septembre)

(Expliquant l’appel de Saint Matthieu) Le regard de Jésus nous lève toujours. Un regard qui t’élève, ne te laisse jamais là, n’est-ce pas ? Jamais. Jamais il ne t’abaisse, jamais il ne t’humilie. Il t’invite à te lever. Un regard qui t’amène à grandir, à avancer, qui t’encourage, parce qu’il t’aime. Il te fait sentir que Lui t’aime. Et c’est ça qui donne le courage de le suivre : ‘Et il se leva et Le suivit’. […] Jésus, maintenant, se rend chez Matthieu et tandis qu’il s’assied à table tant de pécheurs arrivent : la voix s’était répandue. Et toute la société – mais pas une société propre – s’est sentie invitée à ce repas : Et les pécheurs, publicains et pêcheurs, entendaient… mais Jésus les avait regardés et ce regard de Jésus sur eux, a été je crois comme un souffle sur la braise, et, ils ont senti en eux comme un feu intérieur, encore, et que Jésus les élevait, leur redonnait leur dignité. Le regard de Jésus fait toujours de nous des êtres dignes, nous donne la dignité. C’est un regard généreux. Mais regardez quel Maître : il déjeune avec la saleté de la ville ! Mais sous cette saleté il y avait les braises du désir de Dieu, les braises de l’image de Dieu qui voulaient que quelqu’un les aide à  s’enflammer. C’est ça que faisait le regard de Jésus ».

Le Pape François répond à un athée renommé, Eugenio Scalfari

« Il faut se confronter avec Jésus dans le concret et la rudesse de son histoire […] Nous voyons alors que le " scandale » que la parole et la pratique de Jésus provoquent autour de lui découlent de son extraordinaire « autorité » : une parole, cette parole, attestée dès l’Évangile de Marc, mais qu’il n’est guère aisé de bien rendre en italien. Le mot grec est « exousia », qui, littéralement, renvoie à ce qui « provient de l’être » que l’on est. Il ne s’agit donc pas de quelque chose d’extérieur ou de forcé, mais de quelque chose qui émane de l’intérieur et qui s’impose à lui seul. Jésus, en effet, frappe, désoriente, innove à partir – c’est lui-même qui le dit – de sa relation avec Dieu, appelé familièrement Abbà, qui lui confie cette « autorité » pour qu’il la dispense en faveur des hommes. […] Voici ce que croit la foi chrétienne : que Jésus est le Fils de Dieu venu pour donner sa vie afin d’ouvrir à tous la voie de l’amour. Vous avez donc raison, cher Monsieur Scalfari, quand vous voyez dans l’incarnation du Fils de Dieu le pivot de la foi chrétienne. Déjà Tertullien écrivait « caro cardo salutis » la chair (du Christ) est le pivot du salut. Parce que l’incarnation, en d’autres termes le fait que le Fils de Dieu soit venu dans notre chair et ait partagé joies et douleurs, victoires et échecs de notre existence, jusqu’au cri de la croix, en vivant toute chose dans l’amour et la fidélité à l’Abbà, témoigne de l’incroyable amour que Dieu nourrit pour chaque homme, la valeur inestimable qu’il lui reconnaît. »

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