Bienheureuse Élisabeth Canori Mora (1774-1825) (1/2)
Élisabeth, par sa vie de fidélité, nous montre que Dieu bénit et récompense au centuple ceux qui tiennent leur promesse, même au prix de nombreux sacrifices. Elisabeth est née le 21 novembre 1774 à Rome. Elle est la treizième d’une famille de quatorze enfants. Sa famille est aisée, profondément chrétienne et attentive à l’éducation de ses enfants. Son enfance est marquée par son passage chez les sœurs augustines de Cascia (de 1785 à 1788). Elle y fera sa première communion à onze ans. Dans son autobiographie, écrite à la demande de son confesseur, elle dira « Je me suis donnée toute entière à Jésus ». Dès son plus jeune âge, elle développera donc son amour pour Jésus. Elle sera pourtant contrainte de rentrer chez ses parents à cause de son état de santé inquiétant. Elle gardera toujours une santé fragile qui ne l’empêchera pas, pourtant, de garder un esprit de mortification et de veiller souvent devant le saint sacrement. C’est à cette époque qu’elle commencera malheureusement à connaître la vie mondaine et y prendre goût jusqu’à se détourner de son premier amour, Jésus. Elle écrit à ce sujet « Quand je retournai à la maison paternelle, je me suis détournée de mon Dieu. Dédaignant son amour, je me laissai prendre par la vanité de ce monde. Mais je ne fus pas pour autant abandonnée de mon amoureux Seigneur ». A vingt deux ans, elle épouse Cristoforo Mora, brillant avocat issue d’une famille aisée. Elle en est éperdument amoureuse, refusant d’écouter certains conseils avisés de son entourage. La première année de mariage est heureuse. Mais très vite, l’instabilité psychologique de Cristoforo noircira le tableau. Cristoforo devient infidèle. Elisabeth en est profondément blessée mais ne lui fera aucun reproche. Et la vie de famille continue. Elle mettra au monde quatre enfants, dont deux mourront quelques jours après leur naissance. Elle élèvera donc deux filles : Marianna et Lucina, et veille à leur éducation. Cristoforo, lui, s’adonne à sa passion du jeu et accumulera de nombreuses dettes. Sa passion l’amènera à baigner dans des affaires peu claires. Pour s’en sortir, Elisabeth vendra tout d’abord ses bijoux. Mais cela est bien insuffisant. "Accomplir en tout la volonté de Dieu" La famille se voit alors contrainte de déménager chez les parents de Cristoforo. C’est un coup dur pour Elisabeth qui voit s’envoler son indépendance. A la violence de son mari, elle répondra toujours par de nombreuses douceurs et surtout par la fidélité aux promesses de son mariage. Son cœur est de toute façon bouleversé par la rencontre qu’elle a faite avec son bien-aimé, son premier amour, Jésus. En effet, de santé fragile, elle se trouvait souvent dans des états entre la vie et la mort. Un jour, lors d’une de ces nuits où la mort se faisait sentir, elle fut guérie par Jésus. Elle prit alors trois résolutions : pratiquer la douceur, la patience, ne jamais se fâcher ; accomplir en tout la volonté de Dieu ; s’exercer aux vertus de mortification et de pénitences. Elle comprit, dans sa relation retrouvée avec Dieu, que son chemin d’union à lui sera un chemin de douleur et d’incompréhension. (À suivre ici)