In Altum

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Le mystère des parkings souterrains

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 49)

« In Altum » veut souvent dire « au large », mais St Luc l’emploie aussi pour signifier « en profondeur ». A ce propos, regardons avec émerveillement comment Dieu a donné à l’homme l’intelligence pour remédier au manque de place dans les villes malgré les contraintes de la nature : comment construit- on donc ces parkings souterrains qui s’étagent parfois jusqu’à sept niveaux, soit plus de vingt mètres de profondeur ? La première étape est la réalisation des murs, en une fois et pour tous les étages. Ils servent à la fois de soutènement et de fondations. On utilise la technique de la paroi moulée : un outil rectangulaire d’une quinzaine de tonnes équipé d’une benne preneuse ou d’une hydrofraise selon le type de sol est suspendu à une grue ou un mât sur chenilles ; il va creuser le terrain grâce à son propre poids, en formant une tranchée d’environ 60 cm de large pour, par exemple, 20 m de profondeur. Pour éviter que la terre ne s’éboule dans le forage, on y injecte en permanence de la bentonite, une boue argileuse qui va colmater les parois. Lorsque la tranchée est terminée, on y descend les cages d’armatures, puis on bétonne : le béton chasse la boue qui est pompée puis recyclée. Toute la paroi n’est pas faite en une fois, on procède par tronçons de six mètres de long environ, appelés « barrettes ». La qualité du béton de chaque barrette est vérifiée par un test aux ultrasons. Pour la deuxième étape, il y a deux variantes. L’une consiste à excaver la totalité de la terre contenue à l’intérieure du périmètre de la paroi, en assurant un buttonage régulier pour contrer la poussée du terrain. Les buttons sont des tubes métalliques, sortes d’étais géants placés horizontalement d’une paroi à l’autre. Quand tout a été excavé, on réalise les dalles en partant de l’étage le plus profond et en remontant, tout en enlevant les buttons devenus inutiles. L’autre variante, beaucoup moins spectaculaire de l’extérieur mais plus technique est appelée « terrassement en taupe » : on commence par couler la dalle du rez de chaussée directement sur le sol. Ensuite, on creuse par-dessous (d’où le terme de « taupe »), puis on coule la dalle et les poteaux du niveau -1, et ainsi de suite jusqu’au plus profond. Dans ce cas, les engins utilisés sont de petite taille. Au fur et à mesure de l’avancée, la paroi est fraisée en surface et ragréée. Sur ce type d’ouvrage, on rencontre souvent le problème d’arrivées d’eau dues aux nappes phréatiques : au mieux, l’eau inonde le parking, ce qui est déjà très regrettable ; au pire, la poussée d’Archimède agit comme pour un bateau, et en poussant vers le haut, l’eau risque de causer des dommages sur la structure. Le rabattement de nappe, c'est-à-dire le pompage de cette eau directement dans le sol pour en abaisser le niveau est quasi systématique. Maintenant, que vous savez tout ça, vous pourrez vous émerveiller vous aussi de ce travail la prochaine fois que vous garerez votre voiture dans un de ces parkings…

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